Tandis que les Occidentaux mettent en garde Damas contre l’usage de son arsenal chimique, les Israéliens semblent, à en croire certains médias, être déjà passés à l’action sur le terrain syrien pour sécuriser ces armes. Les Israéliens profitent-ils du chaos en Syrie pour mener des opérations sur le sol de son voisin et neutraliser son arsenal chimique ?
Tandis que depuis plusieurs jours, les États-Unis agitent le chiffon rouge sur l’utilisation d’armes toxiques par Damas, Israël serait, selon le "Sunday Times", déjà passé à l’action. Dans un article daté du 9 décembre, le quotidien britannique affirme que l’État hébreu a lancé une "guerre secrète" contre l’armement non-conventionnel syrien, destinée à "pister" les stocks d’armes biologiques et chimiques, et à "saboter" leur production.
Le "Sunday Times" précise même que, dans le cadre de cette mission, des forces spéciales israéliennes sont en train d’opérer en Syrie.
"Ligne rouge" Ces informations, reprises par les médias israéliens dont le quotidien "Haaretz", n’ont pas été commentées par le gouvernement israélien. Mais à plusieurs reprises, l’État hébreu s’est dit prêt à intervenir afin d’éviter que l’arsenal létal de son voisin tombe entre les mains de groupes islamistes, dont le Hezbollah libanais ou le Hamas palestinien.
Dimanche, dans une interview à la chaîne américaine Fox News, l’ambassadeur israélien aux États-Unis, Michael Oren, a mis en garde contre un tel transfert d’armes chimiques, qui serait synonyme de ’’ligne rouge’’ pour Israël.
’’Si ces armes tombent entre de mauvaises mains, celles du Hezbollah par exemple, cela changera les règles du jeu’’, a-t-il déclaré. Au cœur de l’été dernier, l’armée israélienne avait assuré que l’armement chimique syrien était toujours sous le contrôle du régime de Bachar al-Assad.
Elle avait même précisé que la sécurité avait été renforcée autour des sites en question. Mais à en croire Washington, la donne semble avoir changé depuis. Les renseignements américains affirment que des mouvements suspects auraient récemment eu lieu dans des sites abritant les armes toxiques de l’armée syrienne.
D’après plusieurs médias, Damas aurait même commencé à mélanger les composants nécessaires à la production du gaz sarin, un redoutable neurotoxique. "Pendant des années, nous connaissions l’emplacement exact des armes chimiques et biologiques de la Syrie", explique une source israélienne au "Sunday Times", faisant allusion aux drones et aux satellites espions de son pays.
" Mais la semaine dernière, nous avons reçu des signaux indiquant qu’elles ont été transférées vers de nouveaux lieux", ajoute la source. Veto jordanien Les révélations du journal britannique interviennent une semaine après la publication d’un article par "The Atlantic" indiquant qu’Israël a cherché à obtenir l’accord de la Jordanie pour bombarder des sites syriens soupçonnés d’abriter de telles armes.
Et ce par deux fois, selon des responsables des renseignements des deux pays, cités par le magazine américain. La Jordanie a rejeté ces requêtes, prononcées au cours des deux derniers mois par des intermédiaires du Mossad envoyés par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou, précise "The Atlantic".
Là encore, le gouvernement israélien a refusé de commenter ces informations. De son côté, Damas, par la voix du vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Faiçal Makdad, a qualifié jeudi de "cinéma" les rapports occidentaux sur les armes chimiques de Damas, destinés selon lui à servir d’arguments pour justifier une intervention militaire étrangère sur son sol.
Source France24