Les fils de Mahmoud Abbas se sont-ils enrichis au détriment des palestiniens ? L’enquête qui embarrasse !
Tarek et Yasser Abbas (les fils de Mahmoud)
La richesse du clan Abbas est récemment devenu une source de controverse. Tout a éclaté au cours de l’enquête contre Mohammed Rachid, un conseiller économique de Yasser Arafat, accusé d’avoir détourné des centaines de millions de dollars pendant de nombreuses années. A la fin de son procès il y a quelques jours, les juges ont déclaré Rashid coupable et l’on envoyé pour 15 ans en prison. Qu’en est-il de Mahmoud Abbas qui était lui le plus proche conseiller d’Arafat pendant de longues années ? Qui était aussi trésorier du Fatah (et même de Septembre Noir) pendant près d’un décennie !
Arafat, Roi des voleurs ....
Selon un ancien conseiller palestinien, Mahmoud Abbas est porteur d’une sacrée rancune contre Rachid. Une rancune qui remonte aux pourparlers de paix, au cours des derniers jours de l’ère Clinton. En cette période intense, Rashid était un partisan de la paix avec Israël tandis que M. Abbas appelait ces négociations « un piège anti-palestinien. »
« Par ailleurs, Abbas ressentait de la haine contre Rashid pour ses origines (kurde irakien, même pas un palestinien), qui avait gagné la confiance de Yasser Arafat à tel point qu’il avait intégré le cercle des initiés du leader de l’OLP. Abbas, lui, regardait le tout de l’extérieur avec jalousie » explique l’ancien conseiller palestinien.
Dos au mur pendant le procès, Rashid a riposté en affirmant que le Président Mahmoud Abbas s’est lui-même enrichi en mettant de côté au moins 100 millions de dollars mal acquis.
« Par ailleurs, Abbas ressentait de la haine contre Rashid pour ses origines (kurde irakien, même pas un palestinien), qui avait gagné la confiance de Yasser Arafat à tel point qu’il avait intégré le cercle des initiés du leader de l’OLP. Abbas, lui, regardait le tout de l’extérieur avec jalousie » explique l’ancien conseiller palestinien.
Dos au mur pendant le procès, Rashid a riposté en affirmant que le Président Mahmoud Abbas s’est lui-même enrichi en mettant de côté au moins 100 millions de dollars mal acquis.
Dans l’enquête sur Rashid, pour si oui ou non les charges sont solides, Abbas a peut-être ouvert une boîte de Pandore. La richesse ostensible de ses propres fils, Yasser et Tarek, est devenu une source de controverse dans la société palestinienne depuis au moins 2009, lorsque Reuters abord publié une série d’articles qui lient les fils à des transactions commerciales étranges… Des transactions où les contribuables américains sont parfois engagés.
Yasser, le fils aîné de Mahmoud Abbas, a obtenu un diplôme en génie civil de la Washington State University en 1983 et est détenteur à la fois d’un passeport palestinien et canadien. Selon sa biographie officielle, il a travaillé pour diverses entreprises du Golfe à partir des années 1980 jusqu’au milieu des années 1990 avant de retourner à Ramallah en 1997 pour lancer ses propres business.
Yasser Abbas
Yasser détient désormais la Falcon Tobacco, qui jouit d’un monopole sur la vente de cigarettes fabriquées aux États-Unis dans les territoires palestiniens. Selon le Toronto Star, Yasser préside également le Falcon Holding Group, un conglomérat d’entreprise palestinienne qui possède la Falcon Electrical Company Mechanical Contracting (également appelé Falcon Electro Mechanical Contracting Company, ou FEMC), un intérêt d’ingénierie qui a été créé en 2000 et qui dispose de bureaux dans la bande de Gaza, en Jordanie, au Qatar, dans les Émirats Arabes Unis, et en Judée-Samarie. Ce succès commercial est venu avec un coup de main de l’Oncle Sam: selon une dépêche de Reuters, la société de Yasser Abbas a reçu pas moins de 1.89 million de dollars de la part de l’USAid, pour construire un système d’égouts à Hébron.
Selon la biographie de Yasser, la Falcon Holding Group est aussi propriétaire de la Falcon Worldwide Telecom Service Company et de la Compagnie générale d’investissement Falcon, des entreprises dont on en sait beaucoup moins. Grâce à ses sociétés Falcon, Yasser se vantait dans un magazine émirati en 2009 que les recettes de ses compagnies totalisent 35 millions de dollars par an.
Et le groupe Falcon ne représente même pas tout ce dont Yasser est le propriétaire. Il est répertorié par la société new-yorkaise de données d’informations CreditRiskMonitor.com comme était également le président de la compagnie d’assurance Al-Mashreq, cotée en bourse, avec 11 bureaux à travers les territoires palestiniens. La société est évaluée à la Bourse palestinienne à 3,25 millions de dollars.
Enfin, Yasser est directeur général de la Société Option Gestion de projet de construction, dont le site Internet suggère qu’il fait beaucoup de projets de travaux publics, comme des routes et des constructions d’écoles, au nom de l’Autorité palestinienne. Cette compagnie emploie au moins 15 personnes dans ses bureaux à Amman, Tunis, Le Caire, au Monténégro, et à Ramallah. Cette entreprise a également bénéficié du soutien financier du gouvernement américain: comme Reuters l’a rapporté, cette société a reçu plus de 300.000 dollars de l’USAid entre 2005 et 2008.
Le fils du président a certainement le droit de faire des affaires dans les territoires palestiniens. Mais la question est de savoir si sa lignée est son titre importent ou non – une préoccupation renforcée par le fait qu’il a parfois servi en tant qu’officiel du gouvernement palestinien. En 2008 par exemple, Yasser s’est rendu au Kazakhstan en tant qu’envoyé spécial du gouvernement, et selon un ancien fonctionnaire de l’administration Bush, il « accompagne régulièrement son père en voyage officiel. »
Tarek Abbas, le deuxième fils de Mahmoud, semble moins enclin que son frère aîné à prendre part à l’aspect politique de la cause palestinienne, mais est tout aussi ambitieux dans le monde des affaires. Sa biographie en ligne indique qu’il a suivi les traces de son frère aîné, qu’il a travaillé dans les mêmes entreprises du Golfe, ainsi que dans une société de négoce à Tunis au cours des années 1990.
Aujourd’hui, il semble être un entrepreneur à succès. Son entreprise principale, Publicité Sky, compte 40 collaborateurs et a réalisé 7,5 millions de dollars de ventes en 2010. Et une fois de plus, l’entreprise a travaillé avec le gouvernement des États-Unis: Reuters a rapporté en 2009 que Sky a reçu une modeste subvention de 1 million de dollars de l’USAID pour renforcer l’opinion publique des États-Unis dans les territoires palestiniens.
Le jeune Tarek Abbas est également répertorié par la Société d’investissement arabe palestinienne (APIC), en tant que le vice-président des « Centres commerciaux arabes. » C’est sans doute un raccourci pour désigner les Palestinians Shopping Center, d’une valeur à la Bourse de Palestine de 4,2 millions de dollars. La société, dispose maintenant de deux centres commerciaux de luxe, de trois supermarchés, et deux installations de jeu e, Judée-Samarie.
L’APIC est un mastodonte économique de Judée-Samarie. En 2010, la société comptait plus de 338 millions de dollars de chiffre d’affaires. La société répertorie Publicité Sky de Tarek Abbas, ainsi que la Société basée à Ramallah Unipal General Trading, où Tarek est membre dirigeant. Unipal, qui a 4.500 points de vente dans les territoires palestiniens, distribue des biens de consommation pour les Palestiniens, y compris les produits de tabac Philip Morris, Procter & Gamble, et Keebler.
Depuis le début du printemps arabe, les frères Abbas ont largement diminués leurs venues dans les territoires palestiniens. Où sont-ils allés ?
Selon un article écrit par Rashid dans la presse farouchement anti-Abbas (InLight Press), la famille possède des propriétés somptueuses d’une valeur de plus de 20 millions de dollars à Gaza, en Jordanie, au Qatar, à Ramallah, en Tunisie et aux Émirats arabes unis.
À une époque où les fils des hommes forts arabes sont sous surveillance, les questions entourant les frères Abbas ne vont pas disparaître. En effet, l’opinion publique arabe continue à demander des comptes à ses dirigeants – et le procès de Rashid n’a apporté que plus d’eau au moulin à controverse. Reste que… La presse palestinienne à les mains liées (7 journalistes emprisonnés ces dernières semaines) et que tout est maintenu au secret autant que faire se peut par le pouvoir actuel.