mardi 16 octobre 2018

Un pèlerinage gersois sur les traces du Bataillon de l'Armagnac


Le fils d'un ancien médecin du maquis gersois a effectué un voyage en forme de pèlerinage à Auch, à la rencontre des faits et des membres du Bataillon de l'Armagnac......Détails........



Dans la salle du musée de la Résistance et de la déportation, Willy Edmond Gutman écoute avec attention les explications, le nez sur les vitrines. Un long voyage depuis la Floride. 
Il est Américain, Français, Roumain, Gersois, aussi. Et il se souvient de ce qui l'a conduit dans le Gers, voilà près de 80 ans, pendant la guerre. «Deux hommes ont sonné à la porte de notre appartement à Paris. Ils ont demandé mon père. Il était médecin. Ma mère a prétendu qu'il était en visite. Moi, j'avais été élevé dans l'idée qu'il fallait toujours dire la vérité : j'ai contredit ma mère, puisque mon père était dans la cuisine !» 
Armin Gutman, le père de Willy Edmond, est arrêté. Il est Roumain, et juif. Il est jeté en prison à Fresnes, utilisée à l'époque par les Allemands pour emprisonner et torturer les résistants et les opposants. 
«Ma mère a appelé Henri Chamberlin, le chef de la Gestapo française. Mon père l'avait soigné d'une syphilis secondaire.» 
Quelques minutes plus tard, à Fresnes, il signe l'ordre de libération du médecin, qui est relâché avec deux hommes dont il a exigé la grâce, en pleine forêt d'Enghiens. 
«Nous avons quitté Paris dans l'heure, sans rien emporter, se rappelle celui qui n'était qu'un enfant à l'époque. Après, ce fut Lyon, Mont-de-Marsan… Pourquoi le Gers ? Je ne l'ai jamais su. Mais mon père a parlé du Gers tout le restant de sa vie. 
Des qualités de ses habitants, de leurs valeurs humaines.»
Là, Armin Gutman, qui se fait appeler Guillemain, rejoint très vite les réseaux qui aident les réfractaires. Il va également s'engager dans les rangs du Bataillon de l'Armagnac, pour soigner les résistants blessés lors des accrochages avec les forces d'occupation. 

 Vernissage et exposition Beni Gassenbauer

«Il disparaissait parfois pendant des jours entiers, se rappelle Willy Edmond Gutman. Il partait dans les forêts et revenait plus tard, sans jamais dire ce qu'il avait fait.» 
Armin Gutman n'aimait guère parler du passé, «soit par amour-propre, soit à cause de souvenirs trop douloureux». 
En 1944, il quitte le maquis direction sa Roumanie natale : ancien allié de l'Axe, le pays semble pacifié. 
Il n'en est rien. La famille Gutman vit encore un an de guerre là-bas, avant de revenir en France. «Ironie de l'Histoire, on lui a refusé la nationalité française parce qu'un collabo l'avait fait libérer de prison !»
Jean Laborde a rencontré Willy Edmond Gutman, hier après-midi. L'ancien parlementaire et maire d'Auch n'en parle guère, mais il fut l'un de ceux qui composèrent le Bataillon de l'Armagnac, comme Armin Gutman, le père de Willy Edmond. 
«On a évoqué des souvenirs, confie l'ancien élu. Le bataillon avait un médecin attitré, mais nous avions recours à l'assistance de praticiens amis, qui venaient à l'occasion prêter main-forte.» 
Les deux hommes ont pu discuter, avant que Jean Laborde ne lui dédicace un exemplaire du livre Le Bataillon de l'Armagnac.

Source La Depeche
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