jeudi 11 octobre 2018

L’infini chemin de Dani Karavan


Depuis les années 1960, le sculpteur israélien inscrit dans le paysage ses œuvres monumentales de mémoire et de paix. Si ses dernières créations, plus intimistes, célèbrent la terre, elles prolongent son discours humaniste, poétique et symbolique.......Détails........



Les apparences sont déroutantes. Dans cette tranquille cour parisienne du XIVe arrondissement, où s’élèvent de hautes fenêtres en verre cathédrale, aucun signe ne trahit la présence de Dani Karavan. 
Anonyme, fondu dans une discrète façade, son atelier, protégé des regards, laisse la lumière se glisser sur ses hauts murs. Blanc et ordonné, le loft épuré tient du studio d’architecte. 
Maquettes et bas-reliefs en occupent l’espace central, déployant un monde miniature, tout en volumes, dans un dégradé gris-blanc, à peine chahuté par l’ocre d’une sculpture de terre crue et les couleurs de quelques affiches d’expositions passées punaisées aux murs. 
Côte à côte, réunis comme les pièces d’un puzzle, les projets du sculpteur, achevés ou en cours, retracent plusieurs décennies de créations pérennes dans l’espace public et le paysage. 
Dans ce laboratoire de formes et de sensations, Dani Karavan, en artiste de la perspective, a conçu à ce jour quelque soixante-dix œuvres monumentales venues épouser, du Japon en Espagne, d’Israël en France, le rythme des villes, la mémoire des hommes et le pouls de la nature.
Assis au coin d’une table, il s’amuse de l’étonnement que suscite, chez ses visiteurs, la taille plutôt modeste de son atelier. 

 Vernissage et exposition Beni Gassenbauer

« Celui de Tel Aviv est encore plus petit ! », annonce l’actif octogénaire. Pour imaginer ses grandes traversées urbaines, ses imposantes esplanades minérales comme ses vastes amphithéâtres plantés de fleurs et d’arbres, il modèle et modélise. 
Nul besoin pour lui d’un espace aux proportions de ses architectures in situ. 
C’est de sa main, dans la matière souple et fluide de la plastiline, semblable à une pâte à modeler, qu’il conçoit et façonne directement ses œuvres à petite échelle, comme d’autres griffonnent une esquisse. 
Délaissant tout dessin préparatoire, le sculpteur pétrit son projet en s’imprégnant du paysage qu’il va habiter. 
À Cergy, où son Axe majeur s’allonge depuis 1980, il s’était immergé dans les hautes herbes qui envahissaient alors le site pour voir,  comprendre et traduire ce que les étendues des bords de l’Oise lui dictaient, lui imposant la verticalité de colonnes immaculées et la couleur rouge d’une passerelle enjambant l’eau. De même à Portbou, en Catalogne, alors qu’il avait d’abord imaginé un mémorial dédié à Walter Benjamin en béton blanc, son matériau de prédilection, l’artiste s’est ravisé. 
« La nature m’a dit non ! », explique-t-il. En hommage au philosophe allemand qui y mit fin à ses jours en 1940, Passages, titre et thème de l’œuvre, prit la forme d’un tunnel d’acier habillé de quatre-vingt-cinq marches descendant vers les flots, préservant ainsi la silhouette de la colline et de son cimetière. 
À son sommet, un olivier solitaire fut planté, dressé au vent, comme un défi au temps et aux drames de l’histoire.

Source Connaissance des Arts
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