Pas mal, pour un si petit pays qui dépense deux fois plus en recherche et développement en pourcentage du PIB que la moyenne de l'OCDE. Israël est d'ailleurs en seconde position, juste derrière la Corée du Sud.
Dans ce petit pays du Moyen-Orient, il y a 17 chercheurs à temps plein pour 1000 salariés, soit plus qu'en Corée du Sud, et environ deux fois plus qu'aux Etats-Unis.
Certes, en valeur absolue, il y a plus de chercheurs en France qu'en Israël, mais le fait est qu'Israël mise beaucoup plus sur la recherche...
Mais Israël, ce n'est pas que la sécurité et l'armement. C'est aussi un terreau fertile pour la recherche dans le domaine des transports. Waze, qui a été racheté par Google, est en Israël.
Et depuis un certain nombre d'années, les constructeurs disposent de centre de recherche sur place. Pas des bureaux très basiques avec trois ingénieurs sur place et un directeur pour faire des conférences en vidéo, mais bien des centres complets d'étude.
Israël est un épicentre du développement en matière d'intelligence artificielle et d'assistance de conduite. Mobileye, Innoviz, Guardknox, autant de sociétés au nom inconnu pour nous, Français, mais qui agissent, qui bouillonnent. La première est connue : elle développe des radars et des systèmes de détection de collision.
Elle équipait toutes les Tesla jusqu'en 2016, lorsque les deux sociétés ont décidé d'arrêter le partenariat. Ses outils sont vite montés en puissance, au point que Mobileye fut racheté par le géant américain du processeur, Intel.
La seconde a levé plus de 130 millions de dollars l'année dernière pour ses capteurs Lidar (servant notamment aux voitures, autonomes, ou pas, dans le cadre de l'assistance de conduite).
La troisième est plus confidentielle : fondée par des vétérans de l'armée de l'air, elle se dévoue désormais partiellement pour assurer la sécurité des véhicules connectés (un vrai challenge auquel doivent faire face les constructeurs, qui sont toutefois très souvent en retard en cybersécurité), après avoir protégé les avions de combat F15. Là encore, une entreprise qui intéresse les géants de l'automobile : l'équipementier Faurecia a investi récemment dans Guardknox...
Quanergy Systems, Velodyne, Luminar, AEye, Deepscale, Ouster... autant de sociétés qui ont levé des millions de dollars, dans le seul domaine des Lidars. Au total, plus d'un milliard de dollars en seulement trois ans ont été levés dans ces start-up sorties de terre en peu de temps et qui performent rapidement.
Si Israël n'est pas un spécialiste historique de l'automobile, ce n'est qu'une question de temps.
General Motors a été le premier groupe mondial majeur à implanter une filiale en Israël, en 2008. Depuis, Porsche, Honda et Volvo (via la société "Drive), le géant chinois SAIC (partenaire de Volkswagen en Chine), Seat, Mercedes ou encore Skoda (mais aussi les équipementiers Bosch, Denso ou encore Harman) ont envoyé des "satellites" en Israël pour établir des connexions avec l'effervescente communauté de start-up nationale.
Aujourd'hui, plus de 500 start-up dédiées à la mobilité sont recensées dans cet endroit du monde plus souvent cité dans les médias pour la géopolitique que pour les avancées automobiles.
Pourquoi autant de partenariats et de financements sont noués entre les constructeurs automobiles majeurs et les start-ups israéliens ? La réponse est simple : la transformation de l'industrie auto, passant de la voiture à la voiture, le logiciel et les services de mobilité, requiert des compétences spécifiques, que les grands constructeurs n'ont pas toujours. Et Stephanie Vox, la patronne de Konnect (l'antenne de recherche et d'innovation de Volkswagen à Tel-Aviv), le résumait très bien auprès du Jerusalem Post : les "bonnes compétences, et le bon état d'esprit, Israël a les deux".
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