Il faut dire que le Jurassien a eu une vie incroyable. En 1940, à l'âge de 16 ans, il s'engage dans la Résistance française par l'intermédiaire d'un ami de son père. Commencent alors des va-et-vient incessants entre Chapelle-des-Bois, son lieu de vie, et la Suisse voisine, mais en passant par les bois pour éviter les troupes allemandes.
Le massif du Risoux, il finit par le connaître par coeur. Il transporte des documents secrets, des micro-films, puis lorsque la guerre se durcit, ce sont des familles juives fuyant les Nazis qu'il aide à traverser.
Le passeur aura guidé près de 200 personnes, souvent en pleine nuit, jusqu'aux bornes suisses, en prenant des risques considérables. L'un de ces amis passeurs perdra la vie dans ce bois, mort sous les balles des Allemands.
Un soldat allemand a arraché le petit drapeau tricolore que j'avais sur mon vélo, en me disant "France finie !" J'ai serré mon poing dans la poche et je me suis dit la France finie, on va bien voir !
C'était le plaisir de rouler les Allemands, mais on a tous été visés par des tirs. Ca n'avait rien d'extraordinaire, on voulait faire quelque chose, alors on l'a fait !
En 1944, Bernard Bouveret est finalement arrêté par la gestapo, avec son père. Considérés comme des saboteurs, ils sont déportés au camp de concentration de Dachau.
Nous l'avions rencontré à plusieurs reprises pour vous raconter son histoire. La dernière fois, c'était l'an dernier.
À 95 ans, il marchait toujours dans sa chère forêt du Risoux. Il était le dernier passeur vivant de Chapelle-des-Bois. Nous sommes heureux de l'avoir connu et d'avoir partagé avec vous un peu de son histoire.
Randonnée de l'été : à Chapelle-des-Bois, sur les traces des passeurs de la Résistance. En 2019, France 3 Franche-Comté vous a fait rencontrer Bernard Bouveret, dans un grand format à redécouvrir ici.