Ce fichier a été transmis au Centre Simon Wiesenthal qui traque l’antisémitisme et les anciens nazis.
Le centre qui a donc décidé, mardi 3 mars, de la rendre public.
Ce document d’une valeur historique considérable vient confirmer à quel point l’Argentine a servi de base arrière, d’appui au régime nazi.
On savait déjà que plusieurs dirigeants du 3e Reich, comme Eichmann ou Mengele, se sont réfugiés en Amérique du Sud après la guerre.
Mais là, c’est une organisation d’une toute autre ampleur qui est mise au jour. Et c’est d’autant plus exceptionnel que les nazis ont cherché par tous les moyens à effacer leurs traces sur le continent latino-américain. En dissimulant leur identité.
En détruisant, en brûlant de nombreux documents.
Des comptes bancaires en Suisse
Le plus intéressant dans cette histoire, c’est le circuit de financement !
C’était en quelque sorte un système d’évasion fiscale avant la lettre.
L’argent transitait entre l’Argentine et l’Allemagne via la Suisse, plus précisément via le Schweizerische Kredit Anstalt, la banque qui est ensuite devenue le Crédit Suisse.
L’argent circulait dans les deux sens.
D’un côté, des Argentins finançaient les caisses d’Hitler, et des entreprises allemandes, comme la tristement célèbre IG Farben, la société qui fournissait le gaz Zyklon B, destiné à l’extermination des Juifs.
Dans l’autre sens, les Allemands plaçaient de l’argent en Argentine, via la Suisse, en particulier de l’argent volé, spolié aux Juifs. Un compte était utilisé : le compte 4063 du Kredit Anstalt.
35 milliards d'euros spoliés aux juifs
Dans la liste figure le nom d’un homme clé, Ludwig Freude, un allemand, entrepreneur dans l’industrie du bois.
Après-guerre, il s’était caché sur l’île de Tigre, dans l’embouchure du Rio de la Plata, près de Buenos Aires. Il a joué un rôle majeur dans cette interface entre les deux pays.
Il y a plus extraordinaire encore : une grande partie de cet argent volé semble toujours dormir dans les comptes du Crédit Suisse, des comptes en partie gelés après la guerre.
Selon le centre Simon Wiesenthal, la somme est colossale : 35 milliards d’euros, volés aux familles juives.
Le directeur du centre a donc écrit au Crédit Suisse pour demander l’ouverture de ces comptes. On attend la réponse....
Vous nous aimez, prouvez-le....