Benjamin Orenstein, rescapé de la Shoah, était invité, vendredi matin, par les responsables du collège public de Brives-Charensac, à la rencontre de 150 élèves de Corsac et de Jules-Vallès, dans le cadre de leur parcours citoyen et du programme d’histoire........Détails..........
Ce nonagénaire (93 ans) a beaucoup impressionné son auditoire en racontant la persécution et l’extermination des juifs en Pologne ; cette rencontre s’est déroulée en présence de l’association des Anciens combattants Brivois et des membres du comité de jumelage.
Plus jeune d’une famille juive, croyante et pratiquante de 9 personnes, il est à la sortie de la guerre, le seul survivant ; tous sont morts en déportation.
J’ai attendu 48 ans pour mettre des mots sur cette horreur.
Je ne peux plus vivre en dehors de ça, je ne peux l’oublier, je n’ai pas le droit de me taire.
Lyonnais depuis 1951, il est engagé dans une démarche de sauvegarde de la mémoire auprès de l’Amicale lyonnaise d’Auschwitz de la région.
" On ne peut pas raconter Auschwitz, seulement l'évoquer "
D’entrée, il s’offusque face aux actes antisémites : « Je ressens une gêne énorme parce que je n’aurais pas cru que cela pourrait revenir », s’alarme Benjamin Orenstein qui partage son récit de vie pour que justement l’Histoire ne se renouvelle pas.
Il nomme souvent son village, Annopol, dans le sud-ouest de la Pologne. Il n’a pas encore 15 ans quand, à l’été 1941, il prend la place de son père interné dans un camp de travail à quelques kilomètres du village.
Au début de l’année 1945, il quitte Fürstengrube, l’un des plus grands camps externes dépendant d’Auschwitz, pour participer à ce que les historiens ont appelé la « marche de la mort ».
« J’étais entré Benjamin Orenstein, je sortais matricule B 4.416 », écrit-il en 2006 dans son livre Ces mots pour sépulture.
Il raconte la faim, le travail forcé, les coups des SS, l’indifférence qui entoure le sort des juifs.
Il dit aussi les faux espoirs : jusqu’en 1941, malgré la vie difficile, on pouvait espérer que le village serait épargné mais le sort des juifs de Pologne était déjà inscrit dans ces lieux aux noms effrayants…
Benjamin Orenstein est l’un des derniers témoins des camps de concentration
« Difficile de parler d’Auschwitz, poursuit-il. Les souvenirs, ce sont des cris et des aboiements, ceux des chiens et des gardes. Ce sont des odeurs et la fumée des crématoires qui ne se levait jamais.
Ce sont les oiseaux qu’on ne voyait pas et qui avaient déserté les lieux. Toute vie semblait condamnée à disparaître ». Épris par l’émotion, il dit simplement, « on ne peut pas raconter Auschwitz, seulement l’évoquer ».
Dès 1941, les SS avaient transformé Annopol en un ghetto en plein air sur un périmètre d’un kilomètre, interdisant aux villageois d’en sortir. Ils ne nous ont pas entassés ensemble pour vivre, mais pour mourir.
Nous ne mourrions pas assez vite pour « les SS », alors ils ont trouvé la « Solution finale » en 1942.
En réponse aux questions des collégiens, il évoque les moments les plus douloureux et notamment la disparition de tous les siens. « Après, avoue-t-il, cela devient de la survie, heure par heure, jour après jour, en espérant voir la fin de cette bête immonde ».
Il survivra à sept camps de concentration et estime que sa vie « n’a tenu qu’à un ensemble de chances qu’il essaie de s’expliquer et de nous expliquer quand il est lui-même persuadé que rien n’est explicable dans cette folie ! »
Benjamin Orenstein est l’un des derniers témoins des camps de concentration nazis.
À 93 ans, il perpétue la mémoire de l’Holocauste en racontant son histoire aux élèves des écoles, aux collégiens. S’adressant aux jeunes, sa conclusion est tout aussi poignante : « Je ne cesse de témoigner auprès des jeunes et de vous dire : vous devez savoir ; désormais, vous devenez les témoins des témoins ».
Plus jeune d’une famille juive, croyante et pratiquante de 9 personnes, il est à la sortie de la guerre, le seul survivant ; tous sont morts en déportation.
J’ai attendu 48 ans pour mettre des mots sur cette horreur.
Je ne peux plus vivre en dehors de ça, je ne peux l’oublier, je n’ai pas le droit de me taire.
Lyonnais depuis 1951, il est engagé dans une démarche de sauvegarde de la mémoire auprès de l’Amicale lyonnaise d’Auschwitz de la région.
" On ne peut pas raconter Auschwitz, seulement l'évoquer "
D’entrée, il s’offusque face aux actes antisémites : « Je ressens une gêne énorme parce que je n’aurais pas cru que cela pourrait revenir », s’alarme Benjamin Orenstein qui partage son récit de vie pour que justement l’Histoire ne se renouvelle pas.
Il nomme souvent son village, Annopol, dans le sud-ouest de la Pologne. Il n’a pas encore 15 ans quand, à l’été 1941, il prend la place de son père interné dans un camp de travail à quelques kilomètres du village.
Au début de l’année 1945, il quitte Fürstengrube, l’un des plus grands camps externes dépendant d’Auschwitz, pour participer à ce que les historiens ont appelé la « marche de la mort ».
« J’étais entré Benjamin Orenstein, je sortais matricule B 4.416 », écrit-il en 2006 dans son livre Ces mots pour sépulture.
Il raconte la faim, le travail forcé, les coups des SS, l’indifférence qui entoure le sort des juifs.
Il dit aussi les faux espoirs : jusqu’en 1941, malgré la vie difficile, on pouvait espérer que le village serait épargné mais le sort des juifs de Pologne était déjà inscrit dans ces lieux aux noms effrayants…
Benjamin Orenstein est l’un des derniers témoins des camps de concentration
« Difficile de parler d’Auschwitz, poursuit-il. Les souvenirs, ce sont des cris et des aboiements, ceux des chiens et des gardes. Ce sont des odeurs et la fumée des crématoires qui ne se levait jamais.
Ce sont les oiseaux qu’on ne voyait pas et qui avaient déserté les lieux. Toute vie semblait condamnée à disparaître ». Épris par l’émotion, il dit simplement, « on ne peut pas raconter Auschwitz, seulement l’évoquer ».
Dès 1941, les SS avaient transformé Annopol en un ghetto en plein air sur un périmètre d’un kilomètre, interdisant aux villageois d’en sortir. Ils ne nous ont pas entassés ensemble pour vivre, mais pour mourir.
Nous ne mourrions pas assez vite pour « les SS », alors ils ont trouvé la « Solution finale » en 1942.
En réponse aux questions des collégiens, il évoque les moments les plus douloureux et notamment la disparition de tous les siens. « Après, avoue-t-il, cela devient de la survie, heure par heure, jour après jour, en espérant voir la fin de cette bête immonde ».
Il survivra à sept camps de concentration et estime que sa vie « n’a tenu qu’à un ensemble de chances qu’il essaie de s’expliquer et de nous expliquer quand il est lui-même persuadé que rien n’est explicable dans cette folie ! »
Benjamin Orenstein est l’un des derniers témoins des camps de concentration nazis.
À 93 ans, il perpétue la mémoire de l’Holocauste en racontant son histoire aux élèves des écoles, aux collégiens. S’adressant aux jeunes, sa conclusion est tout aussi poignante : « Je ne cesse de témoigner auprès des jeunes et de vous dire : vous devez savoir ; désormais, vous devenez les témoins des témoins ».
Vous nous aimez, prouvez-le....