Ouvert en novembre, le procès de Johann R. était suspendu depuis décembre, en raison de problèmes cardiaques et rénaux de l'accusé qui avait d'ailleurs dû être hospitalisé.
Le tribunal a ainsi suivi les recommandations d'un expert médical qui expliquait que l'accusé n'était plus en mesure de suivre son procès «de manière appropriée», sa maladie n'étant pas traitable et son état de santé ne pouvant s'améliorer. Les parties civiles ont cependant la possibilité d'effectuer un recours contre cette décision.
Camp de Stutthof
Johann R. est accusé d'avoir travaillé entre juin 1942 et septembre 1944 dans le camp nazi de Stutthof, près de Gdansk en Pologne, où quelque 65 000 personnes ont été tuées, essentiellement des femmes juives des pays baltes et de Pologne. Ce camp a été intégré au système d'extermination des Juifs en juin 1944.
L'accusé, qui avait «connaissance de toutes les méthodes pour tuer», a «délibérément approuvé les meurtres de centaines de personnes» même sans y avoir participé directement, selon l'accusation. Il encourait jusqu'à 15 ans de prison, une peine symbolique vu son âge.
Lors de l'ouverture de son procès, il avait clamé son innocence en affirmant avoir ignoré l'existence des chambres à gaz, une déception pour les victimes. Il avait assuré avoir «honte» d'avoir été SS tout en expliquant avoir été «enrôlé sous la contrainte».
«Il y aurait eu des représailles pour ma famille si je n'y étais pas allé», avait dit l'ex-garde, âgé de moins de 21 ans au moment des faits et donc jugé comme «mineur».
Sévérité tardive
Ces dernières années, l'Allemagne a jugé et condamné plusieurs anciens SS pour complicité de meurtre, illustrant la sévérité accrue, mais très tardive, de la justice allemande.
Cependant, aucun de ces condamnés n'est jusqu'ici allé en prison en raison de leur état de santé.
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