dimanche 7 avril 2019

La chorégraphe israélienne Shira Eviatar livre deux pièces courtes au Théâtre de la Bastille


Avec Body Roots et Rising, la chorégraphe israélienne Shira Eviatar livre deux pièces courtes, pétries de mémoire musculaire. Souvenirs personnels et histoires familiales : les gestes transmettent quelques chose des trajectoires empruntées. Ici : du Maroc à Israël, en passant par le Yémen.......Détails........



Avec Body Roots (2014) et Rising (2016) la chorégraphe israélienne Shira Eviatar livre deux pièces explorant la mémoire incarnée. Pas seulement la mémoire individuelle, mais aussi la mémoire familiale et, par extension, collective. 
Chorégraphe et danseuse indépendante, basée à Tel Aviv, Shira Eviatar puise dans son histoire pour ouvrir la danse contemporaine à la diversité des influences. 
Avec Body Roots, elle présente ainsi un solo à plusieurs visages, en personnifiant tour à tour différents membres de sa famille. Tandis que Rising prend les traits d’un duo avec la danseuse Anat Amrani. Pour décrire son travail, il est fréquent de lire qu’elle représente le renouveau de la danse mizrahim contemporaine. 
Les Juifs mizrahim étant, comme le résume la présentation du Théâtre de la Bastille, les descendants des communautés juives du Moyen-Orient. Une communauté formée à la suite de la guerre israélo-arabe de 1948 et de l’établissement de l’État d’Israël.
Body Roots et Rising de Shira Eviatar : explorer la mémoire musculaire
Plongeant dans ses racines familiales, pour Body Roots la chorégraphe Shira Eviatar invite ainsi sur scène quantité de personnages. 
Y compris la figure marquante de sa grand-mère paternelle, Esther, ayant émigrée du Maroc en Israël. 
Une rupture qu’incarne le choix du père de Shira Eviatar, lorsqu’il décide de troquer le nom d’Amoyal contre celui d’Eviatar. Complexité des ascendances, Shira Eviatar est également à moitié polonaise. Et elle a étudié à New York avant de s’installer à Tel Aviv. 
Porteuse de cette identité mizrahim, Shira Eviatar est également portée par l’évidence de la pluralité des héritages. 
Parlant de son travail, elle explique se prendre elle-même comme terrain d’étude. 
Tout en ajoutant : « Je suis fascinée par l’histoire du corps, ses racines, comment les générations passées et notre culture donnent forme à nos points de vue. » Car c’est bien une histoire de mémoires incarnées dont il s’agit ici.
La propagation de la mémoire par la danse, du Maroc à Israël en passant par le Yémen
Explorant ses ascendances marocaines, Shira Eviatar puise ainsi notamment dans un vocabulaire chorégraphique transmis par sa grand-mère paternelle. Soient des gestes qu’elle l’a vue accomplir lors de cérémonies, lorsqu’elle était enfant. 
Une transmission mémorielle par la danse, retravaillée par la danse. Mouvements des mains, des cheveux, du bassin, des pieds… Par ses pièces, Shira Eviatar se glisse dans ces gestuelles pour en redécouvrir les sens, les impressions. 
Dans le duo Rising, c’est ainsi avec la danseuse israélienne Anat Amrani que Shira Eviatar compose une exploration musculaire de la mémoire. En creusant les influences affleurant dans la manière même de bouger. 
Des influences marocaines pour Shira Eviatar et yéménites pour Anat Amrani. En résultent deux pièces chorégraphiques fluides, plurielles, à la rythmique communicative. 
Car c’est aussi par cette contagion, cette envie de danser qui se propage de corps en corps, que se communique efficacement la mémoire chorégraphique.






Source Paris Art
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