dimanche 27 janvier 2019

Théâtre : “Charlotte”, un spectacle total inspiré du roman de David Foenkinos


Le roman de l’écrivain français sur une jeune peintre juive morte à Auschwitz se tranforme en une pièce de théâtre qui mêle les arts, peinture, piano, chant, avec talent......Détails........



Un vieux monsieur et une vieille dame venus du fond de l’histoire s’animent des deux côtés de la scène. 
Le père et la belle-mère de Charlotte Salomon racontent, à l’occasion d’un témoignage filmé dans les années 1960, qu’ils ont découvert son œuvre seulement après la guerre. 
Etudiante juive chassée des Beaux-Arts de Berlin et partie se réfugier avec ses grands-parents, en 1939, à Villefranche-sur-Mer, Charlotte Salomon raconte sa vie en mille dessins gouachés parfois rehaussés de texte. Elle devait mourir à Auschwitz, en 1943, à l’âge de 26 ans.

Une riche matière picturale

Inspiré du roman de David Foenkinos (Charlotte, 2014), le spectacle de la réalisatrice Muriel Coulin (qui signe là avec brio sa première mise en scène de théâtre) nous emmène dans la tourmente d’une mémoire douloureuse, aux souffrances familiales superposées, qui s’abîmeront toutes dans la tragédie de la Shoah. 
Sur scène, le récit s’arrête aux derniers dessins sauvés. Leben ? oder Theater ? (Vie ? ou théâtre ?) ; l’artiste a-t-elle baptisé son œuvre en se demandant comme Hamlet si sa trop dure existence n’était pas qu’illusion ?
Mélodie Richard interprète Charlotte Salomon, sur fond d’une de ses toiles Leben ? Oder Theater ? 
La metteuse en scène fait flamboyer par projections successives la riche matière picturale. 
Témoignages en couleurs tranchées et en perspectives à la Chagall d’une vie fantasmée, familiale, ou politique… Telle cette vision d’une foule de visages fondus les uns dans les autres défilant sous un drapeau nazi géant. Ces images « infusent » la scène et les acteurs y enracinent d’autant mieux leurs personnages. 
Charlotte distribue les apparitions : sa tante (morte par suicide, dont elle porte le prénom), sa mère (disparue de la même façon) et sa belle-mère, chanteuse lyrique, sont jouées par la même actrice, Nathalie Richard, tout en retenue. La jeune Mélodie Richard (aucun lien de parenté avec la précédente), incarne, elle, Charlotte. 
Epoustouflante dans son pantalon vague et sa chemise fermée au col, elle tisse sous nos yeux tous les fils de la représentation. 
Jusqu’à faire un peu le DJ à son petit pupitre, en pianotant-chantant en allemand le Chant d’amour et de mort du Cornette Rilke, de Rainer Maria Rilke, autrefois illustré par Charlotte Salomon. Le théâtre éveille ici tous les sens.

Durée : 1h40. Mise en scène Muriel Coulin
Jusqu’au 3 février, Théâtre du Rond-Point, Paris 8e
tél. : 01 44 95 98 21 
les 27 et 28 avril à Lorient (56)
tél. : 02 97 02 22 70.

Source Telerama
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