mardi 29 janvier 2019

L’ours qui cache la forêt, le nouveau roman de Rachel Shalita


À travers trois récits de femmes, Rachel Shalita raconte l’exil et la mélancolie de ceux qui habitent ailleurs qu’à  l’endroit qui les a vus naître. Aux États Unis trois femmes américano-israéliennes qui peinent à accepter les différences culturelles doivent choisir la porte de sortie.......Détails........



Rachel Shalita est née en 1949 au kibboutz Tel-Yossef, un an après la création de l’État d’Israël. 
Elle vit aujourd’hui à Tel-Aviv. Spécialiste d’éducation artistique et de communication visuelle, elle enseigne à l’école d’art Beith-Berl. Elle est l’auteure de nouvelles et de pièces de théâtre. 
Francophone, Rachel Shalita est connue du public français hébraïsant car elle coauteur de la méthode d’apprentissage de l’hébreu, Hébreu au Présent. 
Dans Comme deux sœurs, son premier roman, Rachel Shalita nous racontait au travers le destin de deux héroïnes la société juive de Palestine, de la fin des années 1920 à la création de l’État d’Israël. 
Avec L’ours qui cache la forêt, l’auteure israélienne parle une fois de plus de destins de femmes, et y confirme ses talents de conteuse. 
Trois femmes de culture israélienne habitent aux États-Unis. Elles ont abandonné en Israël des souvenirs et  des secrets. Certaines questions sur cet exil deviennent prégnantes à la faveur d’une période de rupture et de fragilité qu’elles vont traverser. 
Nancy, récemment divorcée voudrait refaire sa vie, tout en  multipliant, elle la psychothérapeute, les erreurs avec sa  fille si malheureuse depuis que son papa a quitté la maison et a refait sa vie en Israël, Ruth nouvellement veuve se demande ce qui la retient en Amérique et Mili, une maman qui se veut parfaite besogne à protéger son petit garçon pas comme les autres.  
Rachel Shalita est la romancière de la tension. 
Les trois femmes affrontent une tension intime que la plume de Shalita sait dessiner avec brio entre sourire et inquiétude, une plume qui doit beaucoup aussi à ceci même qu’elle veut dessiner, le fracture psychique miroir de la bi-territorialité. 
La tension est drôle parfois sombre toujours, au spectacle de la psy ne parvenant face à sa fille à respecter aucune des règles pourtant parfaitement connue par elle. Face à la tension et la césure, le roman propose trois chemins comme trois contingences d’une même histoire. 
Devant le feu qui les brûle, la solution sera-t-elle de faire face à l’incendie, de le fuir ou de l’ignorer dans le faux semblant de la bienséance. L’affaire est captivante et le plaisir de lecture se source aussi dans une écriture glissante qui feint l’anodin en restituant une nervosité dont nous en connaissons tous quelque chose. 

Source Toute la Culture
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