Mahmoud Abbas a été approché par des émissaires américains lui demandant de réfléchir à une union avec la Jordanie, s’écartant ainsi d’une solution à deux Etats pour régler le conflit avec Israël......Analyse........
La paix au Moyen-Orient passera-t-elle par une confédération entre la Palestine et la Jordanie ?
Haaretz rapporte que la proposition a été formulée par les Etats-Unis lors de discussions avec Mahmoud Abbas. Le président palestinien ne l’a pas expliqué directement aux médias.
Il a évoqué le sujet au cours d’une réunion dimanche 2 septembre avec des élus israéliens et des représentants de l’organisation Peace Now à Ramallah.
C’est une membre de Peace Now qui a relaté les propos du leader de l’Autorité palestinienne.
Jared Kushner et Jason Greenblatt, les deux conseillers de Donald Trump en charge de superviser les négociations de paix dans la région, l’ont interrogé sur cette suggestion.
“J’ai répondu oui. Mais je veux une confédération avec la Jordanie et Israël. Je leur ai demandé si les Israéliens accepteraient une telle offre”, a dit “Abou Mazen”.
Ce type de déclaration montre qu’il “semble prêt à s’éloigner considérablement d’une position longtemps ancrée sur une solution à deux Etats”.
M. Abbas aurait même ajouté qu’il avait “un problème avec Netanyahou, pas avec le Likoud” d’après Peace Now, montrant qu’il n’était pas fermé à la discussion.
Mais les mots du chef de Fatah peuvent être interprétés différemment. Si c’est la première fois qu’il s’exprime publiquement sur cette option, “sa condition d’associer Israël à la confédération met à bas le projet puisqu’il y a de grandes chances qu’Israël s’y oppose”, peut-on lire dans The National, le quotidien des Emirats arabes unis.
L’hypothèse d’une confédération “mettrait sans doute un terme aux aspirations palestiniennes pour l’indépendance”, signale Bloomberg. C’est bien pour cela qu’elle a le soutien des Israéliens ne voulant pas d’un Etat palestinien indépendant.
Une idée vieille d’au moins 25 ans
Par ailleurs, la Jordanie ne veut visiblement pas entendre parler de la proposition américaine.
Le Jerusalem Post cite par exemple Jumana Ghunaimat, la porte-parole du gouvernement jordanien, pour qui la position de son pays “reste inchangée et basée sur une solution à deux Etats avec l’établissement d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967 ayant Jérusalem-Est pour capitale”, selon le quotidien.
The National explique qu’une union des deux pays ne plairait ni aux Jordaniens d’origine palestinienne, inquiets de perdre tout espoir de retour au pays, ni aux tribus jordaniennes, redoutant de devenir une minorité.
Le projet de confédération avait déjà été rejeté au moment des accords d’Oslo en 1993, rappelle Axios et “l’idée n’a pas été sur la table des négociations depuis 25 ans”, précise le site, indiquant que “c’est la première fois qu’un acteur de la région mentionne que les Etats-Unis explorent cette possibilité”.
Les alternatives à une solution à deux Etats ont fait l’objet de “spéculations” ces derniers mois, écrit le Jerusalem Post parce que l’administration Trump avancerait “en dehors des sentiers battus”, s’écartant des formules appliquées ces vingt dernières années.
Elle n’a pas pour autant donné de détails ou d’échéance sur le plan de paix qu’elle prépare. Haartez prévient toutefois que ce plan ne sera pas présenté lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies dans deux semaines.
M. Abbas assure que Donald Trump, qu’il a rencontré à quatre reprises, semble privilégier une solution à deux Etats.
L’Autorité palestinienne boycotte la Maison Blanche depuis décembre 2017 et le déménagement de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jerusalem. Cela n’a pas empêché “Abou Mazen” de continuer à “exprimer sa volonté d’engager des discussions de paix impliquant les Etats-Unis”, insiste The Hill.
Source Courrier International
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