jeudi 6 juillet 2017

Un membre de la délégation d’Aubervilliers : « Je croyais que la Palestine n’était qu’un champ de ruines »

 
 
Après quatre jours en Israël, une délégation de 40 jeunes franciliens poursuit en Judée Samarie sa quête du vivre ensemble.....Détails........



Après Tel Aviv la festive et Jérusalem la religieuse, la délégation de 40 jeunes de Seine-Saint-Denis -dont 14 jeunes d’Aubervilliers- conduite par Henri Cohen-Solal, psychanalyste et fondateur de Beit Esther et Nour-Eddine Skiker, président de l’association Jalons pour la paix, est passée de l’autre côté du miroir : En Judée Samarie, à Ramallah, Jéricho et Beit Jala, jumelée avec Aubervilliers.
Passer de l’autre côté du miroir, c’est d’abord franchir un mur de 8 m de haut par le checkpoint de Qalandia, l’un des plus importants points de passage entre Israël et les territoires palestiniens.
Dans le bus, les 40 touristes franciliens n’auront cette fois pas à sortir leur passeport. Le car muni de plaques israéliennes est entré sans encombre en Judée.
 « Il est impossible pour un véhicule palestinien de faire le chemin inverse s’il ne détient pas une autorisation de l’Etat israélien. Comme il est impensable qu’un Juif israélien pénètre en Palestine. En revanche, les jeunes arabes israéliens viennent régulièrement faire la fête dans les boîtes de Bethlehem », explique Nour-Eddine Skiker, aux passagers abasourdis.
Le président de Jalons pour la Paix, une association d’Aubervilliers à l’origine du séjour, connaît mieux qu’un expert en géopolitique les subtilités et la complexité de la région pour y avoir emmené de nombreuses délégations.
Aussitôt, des portraits géants Yasser Arafat, coiffé de son emblématique keffieh, et de Marwan Barghouti les poignets entravés accueillent les visiteurs. Ces fresques des deux leaders historiques de l’OLP (organisation pour la libération de la Palestine) ne parviennent pourtant pas à faire oublier le mur de séparation.
Sur le chemin, d’autres scènes replongent les jeunes franciliens dans l’histoire douloureuse des Palestiniens : un jeune palestinien armé d’une fronde s’apprête à envoyer un cœur, au lieu d’une pierre. Les grafs de Ramallah n’offrent pas que des images guerrières.
Dans la plus grande ville de Palestine, sur une autre fresque, une femme fait le « V » de la victoire une colombe à ses côtés.
La fièvre de la construction s’est emparée du siège de l’Autorité palestinienne : des grands immeubles de standing poussent avec frénésie, les femmes, presque toutes coiffées du hidjab, s’achètent dans les boutiques des tenues de midinettes occidentales.
« Je m’attendais à voir des ruines, lâche ce jeune enseignant de Saint-Denis. Il y a de la vie ici. »
« C’est pas parfait mais c’est pas l’enfer sur terre. Les gens travaillent, mangent des glaces », ajoute Adja, militante associative.
En ce dimanche pourtant férié, Zaher, 37 ans, a accepté de recevoir la délégation.
Son parcours en laisse plus d’un songeur. Né dans un camp palestinien à Beyrouth. Il est le premier à avoir lancé un incubateur de start-up en Palestine. Israël ne lui rend pas la tâche facile. Les territoires palestiniens n’ont pas accès à la 3G. Il n’est pas beaucoup plus tendre envers l’autorité palestinienne qu’il juge « assez inefficace ».
Envers et contre tous, il défend fermement l’idée « d’un Etat binational pour deux peuples ».
Bluffés par cette success story à la palestinienne, Manon étudiante en médiation interculturelle, sent son cœur se serrer à l’approche de la Mouqata. C’est ici qu’a été érigé le mausolée de Yasser Arafat.
« Le jour de ma naissance, mon père était ici avec Yasser Arafat », confie émue la fille de Mouloud Aounit, grande figure de la lutte contre le racisme et président du Mrap, décédé il y a bientôt cinq ans.

Source Le Parisien
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