In extremis, un accord entre le gouvernement et les syndicats permettra aux Israéliens comme aux touristes de poursuivre normalement leurs activités. 7,5% étalés sur trois ans et demi: c’est l’augmentation de salaire que recevront les fonctionnaires israéliens pour la période qui va de janvier 2013 à la mi-2016...
Le préavis de grève lancé par la Histadrout, la puissante confédération israélienne du Travail, a donc été annulé ; un million d’Israéliens étaient appelés à cesser le travail lors d’une grève qui aurait paralysé le poumon économique du pays : transports, écoles, Bourse, service public, etc.
“ACCORD HISTORIQUE”
Après 12 heures de négociations marathon, les partenaires sont parvenus à un accord que les deux parties qualifient “d’historique”: 450.000 fonctionnaires bénéficieront d’une augmentation de 7,5% ainsi que d’une prime unique de 2,000 shekels. Le relèvement des salaires sera modulé selon le niveau de salaire des fonctionnaires : les bas salaires bénéficieront d’une rallonge plus forte que les hauts salaires.
À l’origine de ce conflit social : les négociations salariales dans le secteur public qui traînaient depuis trois ans. Le dernier accord, qui portait sur les années 2009 à 2012, est arrivé à échéance le 1e janvier 2013 ; d’où la menace de grève pour ce matin.
Avi Nissenkoren, le chef de la Histadrout, voulait parvenir à un accord avec le gouvernement avant la fin de l’année. Il fait donc le forcing en menaçant de grève générale ; et il a réussi son pari.
PARALYSIE ÉVITÉE DE JUSTESSE
Il est vrai que la Histadrout n’y est pas allée de main morte dans ses revendications : le syndicat israélien réclamait pour les fonctionnaires un coup de pouce salarial de 2,2% par an, pour les années 2013 à 2017. Soit une hausse cumulée des salaires de 11% sur cinq ans : il s’agissait d’un montant global 11 milliards de shekels, l’équivalent de 2,5 milliards d’euros. Sans compter que les deux tiers de cette rallonge devraient être déboursés rétroactivement depuis 2013.
De son côté, le ministère des Finances s’est dit disposé à accorder un rallonge qui se monterait à 5 ou 6 milliards de shekels; soit la moitié des exigences des syndicats. Le coût du compromis, trouvé tôt ce mercredi matin, est estimé à près de 8 milliards de shekels (1,8 milliard d’euros).
Les Israéliens ont donc eu chaud: Si la grève avait eu lieu, elle aurait entravé la vie quotidienne des Israéliens et bloquer de nombreux touristes à l’aéroport Ben Gourion.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley