Le Premier ministre israélien a déclaré lundi soir qu'il n'est pas opposé à un accord avec l'Iran, mais plus précisément à un mauvais accord avec Téhéran. Selon Benyamin Netanyahou, il est de son devoir de se rendre à Washington et de faire tout ce qui est possible afin d'empêcher un mauvais accord avec la République islamique qui pourrait menacer l'existence même d'Israël...
Au cours d'un discours à la conférence des présidents à Jérusalem, Netanyahou a souligné que l'accord qui est en train de se conclure avec l'Iran lui permettra de fabriquer sa première bombe atomique dans un délai très court. C'est la raison pour laquelle, a-t-il poursuivi, c'est le moment opportun pour présenter la position israélienne au Congrès des Etats-Unis avant qu'il ne soit trop tard. Netanyahou a ajouté que la question n'est pas de savoir s'il doit se rendre à Washington, mais plutôt de quelle manière un Premier ministre responsable pourrait refuser une invitation à prononcer un discours devant le Congrès sur un sujet existentiel pour Israël.
Le discours sera diffusé en différé de 5 minutes
Le discours que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou prononcera devant le Congrès américain le 3 mars prochain ne sera pas diffusé en direct sur les télévisions israéliennes, mais avec un retard de cinq minutes, a annoncé lundi Salim Joubran, le président de la commission électorale centrale.
Joubran qui siège également à la Cour suprême a expliqué que le discours de Netanyahou, en raison de son importance et de son intérêt, devait être diffusé avec un décalage de cinq minutes pour permettre aux ettra aux rédacteurs en chef des médias, qui regarderont l’allocution en direct, de déterminer si le Premier ministre se livre à de la propagande électorale et de le censurer le cas échéant.
Joubran a également expliqué que la décision du comité devra s'appliquer à tous les médias du pays et être strictement observée, rapporte le quotidien israélien Haaretz.
La décision de la commission électorale centrale fait suite à une requête déposée par la présidente du Meretz Zehava Galon et du membre de l’Union sioniste Eldad Yaniv qui demandaient à ce que le discours ne soit pas diffusé, car il pouvait, selon eux, être assimilé à de la propagande électorale du Premier ministre et de son parti le Likoud, pour les législatives du 17 mars.
La semaine dernière, le procureur général d'Israël Yehuda Weinstein avait rejeté la requête des députés de gauche, rappelant que la date du discours avait été fixée avec le président de la Chambre.
Benyamin Netanyahou a maintenu son intention de prononcer un discours sur le nucléaire iranien devant le Congrès à l'invitation d'élus du parti républicain.
La Maison Blanche a fait part de son irritation face cette initiative et le vice-président américain, le démocrate Joe Biden a annoncé qu'il serait absent lors de ce discours.
" Pas de nouvelles sanctions à cause du discours de Netanyahu "
Le Président de Yesh Atid, Yair Lapid, a quant à lui prononcé un discours lundi à la conférence anuelle de l’INSS (Institut d'étude israélien pour la sécurité nationale) à Tel Aviv au cours duquel il a déclaré que "en raison de discours de Netanyahou, le Congrès n'imposera pas de sanctions supplémentaires à Téhéran".
"Les Iraniens franchiront une étape importante en vue de devenir un Etat disposant de l'arme nucléaire", a-t-il ajouté.
"Netanyahou va amener l'accord qui va transformer l'Iran en un Etat nucléaire. C'est une tragédie grecque. Tout ce sur quoi il a mis en garde pendant des années va se produire à cause de lui : une course à l'armement nucléaire au Moyen-Orient, une instabilité régionale, un soutien bancale des Américains contre une menace existentielle pour Israël.
"Il s'est investi pendant des années pour expliquer que l'Iran était sur le point de devenir un Etat nucléaire et il a échoué. Vous avez échoué M. Netanyahou, vous avez échoué en tant que Premier ministre. Vous devez en prendre la responsabilité et rentrer chez vous à Césarée", a conclu Lapid.
Source I24News