A Jérusalem, le torchon brûle entre le chef du gouvernement, Benyamin Netanyahu, et son ministre des Finances, Yaïr Lapid. Alors que la bataille pour le budget 2015 bat son plein, une première réunion marathon a mis en exergue les divergences opposant les deux hommes...
D’un côté, le Premier ministre israélien est partisan d’une augmentation significative des dépenses de défense ; de l’autre, le leader du parti centriste Yesh Atid refuse d’accorder la rallonge budgétaire de 11 milliards de shekels (2,35 milliards d’euros) réclamée pour 2015 par l’establishment militaire.
Le désaccord intervient sur fond de polémique autour du coût militaire de l’opération Bordure protectrice qui s’est achevée par le cessez-le-feu du 26 août. Pour le Trésor, en effet, elle n’aurait coûté « que » 6,5 milliards de shekels. Alors que le ministre de la Défense a présenté pour sa part une facture de 9 milliards de shekels.
Autre pomme de discorde : le niveau du déficit budgétaire. Yaïr Lapid prône l’exemption de la TVA sur l’achat d’un premier logement, et a menacé, cette semaine, de quitter la coalition dirigée par Netanyahu si ce dernier confirmait son intention de bloquer ce projet de loi. L’ex-journaliste vedette a promis de ne pas recourir à l’arme fiscale, quitte à relever le déficit public. Une option que le Premier ministre, soutenu par la gouverneur de la Banque centrale, a immédiatement rejetée.
Budget responsable
S’exprimant voilà quelques jours à l’Université de Tel-Aviv, en clôture d’une conférence sur la cybersécurité, le chef de file du Likoud a enfoncé le clou, en appelant au vote d’un « budget responsable ». Tout en déployant l’artillerie lourde. « Nous avons besoin d’une sécurité économique afin d’investir dans Dôme de fer [le système antimissile, NDLR] et pour affronter l’Etat islamique à l’est, le Hezbollah et Al Qaida au nord ainsi que le Hamas au sud », a asséné Benyamin Netanyahu.
Reste que cette partie de poker n’a rien d’exceptionnel. « Cela fait partie du jeu politique. Un compromis sera trouvé pour permettre à Yaïr Lapid de sauver la face », pointe Arie Melnik, l’économiste de l’Université de Haïfa.
Source Les Echos