Le Premier ministre israélien, son ministre de la Défense et le chef d'Etat-major se sont exprimés mardi soir avant le début d'une deuxième réunion du Conseil de sécurité, qui doit décider d'une réponse appropriée à l'assassinat des trois adolescents kidnappés le 12 juin. Lors d'une allocution très brève, Benyamin Netanyahou a réitéré son intention de faire payer le Hamas qui est responsable selon lui du meurtre de sang froid de Gilad Shaar, Naftali Frenkel et Eyal Yifrach...
Le Premier ministre s'est donné trois missions: atteindre les assassins, frapper les infrastructures du Hamas en Judée et Samarie et s'attaquer au Hamas dans la bande Gaza.
"Nous atteindrons les assassins et ferons payer de leur sang tous ceux qui ont participé à ce meurtre ignoble", a déclaré Netanyahou. "Nous n'aurons de cesse de les traquer et nous allons y arriver (...) en nettoyant toute la région de Judée et Samarie s'il le faut", a-t-il ajouté.
Puis Moshe Yaalon a présenté une nouvelle fois ses condoléances aux familles endeuillées avant de remercier l'ensemble des membres de l'armée, de la police et des renseignements israéliens qui ont rechercher sans relâche les trois adolescents.
Enfin Gantz a renforcé les déclarations de Netanyahou en réaffirmant qu'Israël allait faire payer le Hamas pour ses actions, durement, mais de manière réfléchie.
De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères a publié mardi sur sa page Facebook un appel lancer une opération "Rempart 2, cette fois sur Gaza".
"Il faut arrêter de s'enfouir nos tête dans le sable: il y a un lien entre l'assassinat de nos garçons, les tirs de roquettes de plus en plus intenses sur le sud et la tentative du Hamas de reprendre le contrôle de l'Autorité palestinienne", a écrit le ministre.
La traque se poursuit
L’armée israélienne poursuivait toujours ce mardi la traque des meurtriers des trois adolescents israéliens.
Les forces de sécurité israéliennes ont intensifié depuis lundi soir la traque des deux terroristes du Hamas responsables de l'enlèvement, Marwan al-Qawasme, 29 ans, et Amer Abu Aisha, 33 ans. Les deux assassins, originaires de Hébron, ne sont pas rentrés chez eux depuis le kidnapping des trois garçons le 12 juin dernier.
Des sources militaires ont affirmé mardi que les assassins se trouvent toujours dans la région de Hébron. Benny Gantz a de son côté indiqué mardi que "l’opération Gardiens de nos frères n’est toujours pas achevée".
Les corps des trois jeunes ont été jetés dans un terrain, sans être enterrés. Ils ont ensuite été transportés lundi soir vers un institut de médecine légale près de Tel-Aviv pour être autopsiés. Dans la voiture retrouvée carbonisée il y a deux semaines qui avait servi à l'enlèvement, au moins 8 balles ont été découvertes et "beaucoup de sang", ont révélé nos sources.
Les premiers examens des médecins légistes ont montré qu'un des adolescents se serait opposé de manière significative aux ravisseurs. Selon l’institut médico-légal, des traces ont été constatées prouvant une contestation physique. Ces constatations ont été faites sans qu’une autopsie n’ait été réalisée.
Les enquêteurs ne sont toujours pas en mesure de donner la date exacte de la mort des adolescents.
Alors que certains médias israéliens affirment que les maisons des suspects ont été rasées, le porte-parole de l’armée n’a pas confirmé l’information. Des responsables du Hamas à Hebron ont confirmé que Marwan al-Qawasme et Amer Abu Aisha étaient membres de l’organisation terroriste et que les soldats israéliens avaient ciblé leurs maisons depuis le début de l’opération "Gardiens de nos frères".
Par ailleurs, des sources médicales et sécuritaires palestiniennes ont indiqué qu'un jeune Palestinien a été tué mardi matin par l'armée israélienne à Jénine au nord de la Cisjordanie. Les soldats auraient ouvert le feu après avoir été la cible d'un engin explosif jeté par le Palestinien, selon des sources israéliennes.
Les trois garçons étudiaient à la Yeshiva Makor Haïm, un séminaire religieux en Cisjordanie. Ils ont été enlevés alors qu'ils rentraient chez eux pour le week-end. Les trois adolescents ont été reconnus par le ministère de la Défense comme victimes d’un acte de terrorisme.
Depuis le début de l’opération israélienne pour retrouver les otages, plus de 400 suspects palestiniens ont été arrêtés, pour la plupart des terroristes du Hamas, a confirmé l’armée israélienne.
Les responsables du Hamas à Gaza sont entrés dans la clandestinité dans la crainte de représailles ciblées israéliennes. Le Hamas n’a pas revendiqué l’enlèvement et l’assassinat des trois adolescents.
Profondes divisions
La classe politique israélienne restait divisée mardi matin quant à la riposte à apporter suite à l'assassinat des trois adolescents israéliens, dont les corps ont été retrouvés lundi près de Hébron. Etant donnée l'ampleur des différends observés, le cabinet israélien restreint de sécurité avait reporté la prise de décision finale.
Des différences très marquées ont été constatées au sein du cabinet restreint de sécurité, selon des sources proches du Premier ministre, en particulier entre Naftali Benett et Gilad Erdan, partisans d’une réaction immédiate, et Moshe Yaalon, Tzipi Livni et Yair Lapid, qui préfèrent prendre le temps de réfléchir à des représailles appropriées et ciblées.
Alors que l’armée israélienne a suggéré de mener des raids ciblés contre des infrastructures dans la bande de Gaza, le ministre de l'Economie Naftali Benett (Foyer juif) estime qu'il faut apporter "une réaction très forte".
Le ministre de la Défense passive Gilad Erdan (Likoud) et le ministre de l'Economie Naftali Benett estiment que les représailles proposées par l’armée israélienne ne sont pas suffisantes. "Si la réponse est trop faible, cela augmentera la probabilité que les gens se fassent justice eux-mêmes", a indiqué Erdan.
"Ils ont été kidnappés et assassinés de sang-froid par des animaux à la forme humaine", a déclaré lundi le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. "Le Hamas est responsable et le Hamas paiera", a affirmé le Premier ministre israélien.
Le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, Zeev Elkin (Likoud) exige la peine de mort contre les assassins des adolescents et que leurs maisons soient totalement rasées.
De son côté, Moshé Yaalon a mis en garde contre "une détérioration de la situation" et a appelé à réagir "avec la tête" et non pas "avec les tripes".
Le ministre de la Sécurité intérieure Yitshak Aharonovitch a estimé qu’Israël doit se préparer à des actes de vengeance contre des Palestiniens "prix à payer".
Le chef de l'opposition Yitshak Herzog (Avoda) a déclaré au micro de la radio militaire israélienne au sujet d'une riposte israélienne dans la bande de Gaza : "une opération de grande ampleur n'est pas appropriée". "Entrer dans Gaza est possible, mais c'est une opération d'un tout autre genre. Je ne suis pas nécessairement pressé d'y entrer (dans Gaza, ndlr)", a poursuivi M. Herzog.
"assoiffés du sang des victimes"
Le parti arabe israélien Ra'am Taal dirigé par le député Ahmed Tibi a réagi à l'assassinat des 3 adolescents. "Nous continuerons à condamner tous les actes de violence contre des civils innocents des deux peuples. Il est temps de mettre un terme à la situation terrible dans laquelle sont plongés les deux peuples qui mène de tragédies en tragédies", peut-on lire dans le communiqué de Ra'am Taal.
Ceux qui, parmi les membres du gouvernement, appellent à l'escalade et à la guerre, sont assoiffés du sang des victimes et il faut les contenir", ajoute le communiqué du parti.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a de son côté demandé l’aide de plusieurs dirigeants étrangers pour convaincre Israël de réagir avec retenue.
Les responsables du Hamas à Gaza sont rentrés dans la clandestinité par crainte d'éliminations ciblées par Tsahal.
Source I24News