Présenté dans le cadre d’une exposition organisée dans un centre commercial de Salvador, un maillot de football de l’équipe allemande de l’époque nazie a créé une mini-polémique au Brésil, selon l’Associated Press. « Est-ce que c’est OK ? Non, cela ne l’est pas », a notamment protesté auprès de l’agence de presse américaine Rolf Zettel, un visiteur suisse de l’exposition. Datant de la Coupe du monde 1934, le maillot affiche en effet, de manière très visible, une croix gammée. À ses côtés figure un maillot noir de l’Italie mussolinienne et, pas très loin, le maillot porté par Israël lors de la Coupe du monde 1970, la seule à laquelle le pays a participé...
Sur une vidéo de l’exposition postée par le Guardian, on peut également apercevoir des maillots plus récents: un maillot blanc floqué Zidane, celui de la Coupe du monde 2006, ou encore un maillot bleu nuit de l’Espagne 2010 floqué Iniesta, le même que celui avec lequel le milieu de terrain barcelonais avait marqué le but vainqueur en finale.
L’organisateur de l’exposition, un médecin du nom de Duda Sampao, a affirmé à l’Associated Press que la manifestation avait été validée par le comité local d’organisation de la Coupe du monde et estimé qu’aucun problème ne se posait car il s’agit d’un «maillot historique».
Giovanni D'Agata, le président de l’association citoyenne italienne Sportello dei Diritti, a de son côté estimé qu’il s’agissait d’une polémique exagérée, l’exposition en question couvrant toute l’histoire de la Coupe du monde, y compris, donc, ses années noires. Car, du double triomphe de l’Italie fasciste en 1934 et 1938 à celui du Brésil du président Medici en 1970 ou de l’Argentine de Videla en 1978, les vainqueurs de la Coupe du monde ont eu plusieurs fois l’occasion de servir la cause de régimes dictatoriaux.
La Coupe du monde 1934 en Italie, celle du maillot polémique de Salvador, en a d’ailleurs été une illustration parfaite entre la troisième place finale de l’Allemagne nazie, le quart de finale d’une violence extrême entre l’Italie fasciste et la jeune République espagnole à Florence et le triomphe finale de Mussolini, qui avait même inventé un trophée spécial pour l’occasion: la «Coppa del Duce».
Source Slate.fr