mercredi 18 juin 2014

Israël décide d'augmenter la pression sur le Hamas


Le cabinet de Sécurité israélien a décidé d'augmenter la pression sur le Hamas, et de "pousser dans ses dernier retranchements l'organisation terroriste", a rapporté la correspondante diplomatique d'i24news, mardi. "Le gouvernement a pris la décision de refuser tout privilège aux prisonniers membre du Hamas qui purgent actuellement une peine dans les prisons israéliennes (...) ce sont ces mêmes prisonniers qui sont en partie responsables puisque c'est dans un effort pour les libérer que des terroristes orchestrent des kidnappings", selon la cabinet de sécurité...



Les autorités ont en outre suspendu le droit de visite pour ces prisonniers, et avancé à lundi la deuxième et la troisième lecture du projet de loi qui vise à autoriser l'alimentation de force des prisonniers faisant la grève de la faim. Cette décision a été prise lors d'une réunion qui s'est tenue à huis clos.

La tension monte

La tension est palpable en Israël face à l'extrémisme grimpant en Cisjordanie, plus de 100 heures après l'enlèvement de trois adolescents jeudi dernier près de Hébron, potentiellement mené par des membres issus du Hamas indépendants de l'organisation à Gaza, ont rapporté mardi les médias israéliens.
Les opérations de perquisitions dans des habitations de suspects en Cisjordanie, et particulièrement dans le secteur de Hébron, se sont poursuivies ces dernières heures, 41 membres présumés du Hamas ayant été arrêtés dans la nuit.
Au total, près de 200 Palestiniens ont été arrêtés depuis le début de l'opération conjointe de l'armée israélienne et des services de sécurité intérieurs (Shin Bet) débutée vendredi 13 juin.
Vers 22h45, une roquette tirée depuis Gaza a explosé dans un terrain vague près d'Ashkelon (Sud) sans faire ni blessé ni dégât, selon des sources sécuritaires israéliennes.
Tsahal a répondu dans la nuit en visant quatre cibles terroristes dans la bande de Gaza dans la nuit de lundi à mardi, ciblant deux "entrepots d'armes dans le nord et une usine de fabrication d'armement".

Par ailleurs, l'armée israélienne aurait déjoué un plan terroriste visant à pénétrer dans une implantation juive près de Ramallah, après que l'armée a tiré sur trois Palestiniens qui tentaient d'infiltrer l'implantation juive de Kochav Yaakov, aux abords de Ramallah lundi soir, un blessé a été rapporté.
Une mère et son bébé auraient également été touchés par des jets de pierre près d'une autre implantation. La contagion de la violence a atteint Jérusalem-Est, où des cocktails Molotov ont été lancés contre une Yeshiva, au Mont des Oliviers.
L'agence de nouvelles palestinienne Ma'an, rapporte de son côté six blessés dans les rangs palestiniens lundi soir, à la suite d'émeutes au point de passage de Qalandiya.

" Toujours en vie "

De leur côté, les forces de sécurité israéliennes continuent d'affirmer que Gil'ad, Naftali et Elad sont toujours en vie, et agissent en conséquence pour une libération rapide, intensifiant les mesures de recherches dans la zone.
Selon des experts en sécurité, les ravisseurs et leurs commanditeurs ont "peur" que l'armée israélienne et le Shin Bet ne se rapprochent et font donc leur possible pour échapper aux radars, et évitent donc tout chantage ou demande de rançon aux autorités israéliennes, a supposé un journaliste du quotidien israélien Yediot Aharonot.
Les analystes réfutent notamment la thèse d'un transfert des jeunes kidnappés à Gaza.
Par ailleurs, les experts israéliens s'"inquiètent" selon le journal, à l'aune d'une escalade très rapide de la menace djihadiste dans la région, en Syrie et en Irak notamment.
La police aurait notamment réfuté mardi matin les rumeurs, parues dans la presse lundi, sur un appel d'un des kidnappés à la police, au moment de l'enlèvement. "Le mot 'enlèvement' n'a jamais été prononcé", rapporte un média israélien, citant le chef de la police.

Le Hamas responsable ?

Face à la tension dans le secteur de Hébron, les Etats-Unis ont annoncé lundi que l'accès à la Cisjordanie pour les hauts responsables américains était suspendu jusqu'à nouvel ordre, incluant le sud du secteur, le point de passage Beit Jala et l'Hérodion".
L'ambassade de France en Israël et l'Union Européenne ont également condamné l'enlèvement. "Je condamne l’enlèvement des trois jeunes israéliens, Eyal Yifrach, Naftali Frenkel et Gilad Shaar, et tiens à exprimer, au nom de mes autorités, ma plus vive sympathie et ma plus profonde solidarité avec ces jeunes gens et avec leurs familles. La France demande leur libération immédiate ainsi que l’arrestation et le jugement des auteurs de cet acte lâche et inadmissible", a déclaré l'ambassadeur, Patrick Maisonnave, dans un communiqué officiel.
"Nous condamnons dans les termes les plus forts l'enlèvement de trois étudiants israéliens en Cisjordanie et appelons à leur libération immédiate et à leur retour sains et saufs dans leur famille", a affirmé la représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton dans un communiqué.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a par ailleurs qualifié d'"acte terroriste méprisable." Il a parlé au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et les a encouragés à travailler ensemble sur la crise de l'enlèvement, après que Netanyahou a exhorté la communauté internationale à réagir, lors d'une conférence de presse depuis le centre de commandement central israélien en Cisjordanie, lundi.
Kerry s'est accordé avec les membres du pouvoir israéliens en affirmant que, au vue des nombreux "indices", le Hamas était impliqué dans l'enlèvement.
Netanyahou a ensuite critiqué la communauté internationale pour "ne pas avoir emboîté le pas des Etats-Unis".
Benyamin Netanyahou a également demandé aux Israéliens d'être patients, les avertissant que l'opération de libération des jeunes otages prendra du temps.
Le leader du parti sioniste religieux, Naftali Bennett (Foyer juif), a menacé le Hamas lundi matin. "Le Hamas a acheté son ticket pour l'enfer", a-t-il prévenu à la radio, pointant du doigt le gouvernement d'union. D'autres députés israéliens accusent sévèrement la politique de libération de prisonniers palestiniens d'être à l'origine de l'extrêmisme développé en Cisjordanie et d'avoir ainsi fomenté le terreau des ravisseurs.
De son côté la députée arabe Hanin Zoabi, du parti Balad, a déclaré mardi matin que "les ravisseurs n'étaient pas des terroristes", soulevant des réactions vives sur les bancs de la Knesset.
En outre, les "terroristes" qui détiennent une carte d'identité israélienne et sont libérés de prison dans le cadre d'un accord diplomatique ne seront pas immédiatement couverts par la sécurité sociale, une mesure appuyée par la Knesset lundi pour sa seconde et troisième lecture, selon le quotidien israélien Haaretz lundi.

Rencontre Netanyahou/Abbas

Plus tôt dans la journée lundi, et pour la première fois depuis l'enlèvement des trois adolescents jeudi en Cisjordanie, Netanyahou s'est entretenu avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Netanyahou a demandé au leader palestinien son aide pour retrouver les adolescents kidnappés.
Par ailleurs, le bureau du président de l'Autorité palestinienne a publié un communiqué dans lequel il condamne l'enlèvement des trois jeunes israéliens, ainsi que la violence des opérations menées par les forces de sécurité israéliennes pour retrouver les captifs.
Israël envisagerait notamment d'expulser les membres du Hamas vivant en Cisjordanie vers Gaza, pour faire pression sur l'organisation islamiste, rapporte lundi le quotidien israélien Haaretz.
Perquisitions musclées
Parmis les personnes arrêtées, toutes membres du Hamas selon l'armée, figure Aziz Dwek, le porte-parole du parlement palestinien, qui a été appréhendé chez lui, dans la région de Hébron.
D'après les médias palestiniens, les forces de défense israéliennes auraient aussi encerclé une maison à Hébron dimanche soir qui appartiendrait à un membre de l'organisation terroriste gazaouie et aurait tiré une roquette dans la direction du bâtiment, avant d'arrêter les deux hommes.
Source I24News