Des donateurs français engagés auprès de l’ONG française CCFD-Terre Solidaire ont récemment décidé de suspendre l’aide financière qu’ils apportaient aux « Comités populaires contre le Mur et les colonies » (Popular Committees against the Wall and Settlements, en anglais), une organisation palestinienne qui, avec le soutien de pacifistes étrangers, milite contre l’établissement par Israël d’une clôture de sécurité sectionnant certains villages de Judée-Samarie.
La décision des donateurs fait suite aux plaintes de plusieurs étudiants palestiniens affirmant ne pas avoir reçu la bourse promise par les Comités populaires. Après enquête, il s’avère que plusieurs dizaines de milliers d’euros ont été détournés par des cadres du mouvement palestinien, en particulier par Mahmud Zuhara, qui coordonne les actions des Comités populaires dans la ville de Bethléem.
Les donateurs français auraient été alertés par de jeunes activistes de l’organisation, basée à Ramallah. En colère, ils auraient immédiatement décidé d’interrompre tout financement jusqu’à nouvel ordre. D’après nos informations, ils reprochent à Mahmud Zuhara d’avoir usé de son autorité pour éviter un contrôle, par les Comités populaires, d’un certain nombre de transferts bancaires effectués depuis la France.
« Je nie formellement ces allégations, s’indigne Mohammed Khatib, l’un des responsables du mouvement palestinien, interrogé par i24news. Il s’agit d’une campagne de délégitimation menée contre nous par Israël. » Dans le passé, cet activiste avait été arrêté par Tsahal pour troubles à l’ordre public, notamment dans le village Bil’in où, en juin 2011, la Cour suprême israélienne avait ordonné le retrait de 3,2 km de grillages faisant partie de la clôture de sécurité.
Cette affaire de détournement pousserait actuellement plusieurs autres donateurs européens à envisager à leur tour une rupture de leur aide financière aux Comités populaires. Conséquence: les actions et la pérennité de cette organisation serait aujourd’hui directement menacée, à en croire certains membres éminents.
Bien que sa relation avec les Comités populaires soit limitée à un rôle de coordination, l’Autorité palestinienne serait très embarrassée par ces révélations, à même d’affecter la confiance que lui vouent habituellement les investisseurs occidentaux.
L’Autorité a déjà été mise dans l’embarras par un rapport publié l’an dernier, alléguant que des milliards d’euros de l’aide européenne à l’OLP et au Hamas versés entre 2008 et 2012 ont peut-être été mal dépensés, gaspillés ou détournés.
Bruxelles aurait transféré plus de 2,64 milliards de dollars à la Judée-Samarie et à Gaza pendant cette période de quatre ans – mais avait peu de contrôle sur la façon dont les sommes ont été dépensés, selon un rapport non publié de la Cour européenne des comptes – un organe de surveillance basé au Luxembourg. Le rapport a été divulgué dans un article paru dans le Sunday Times en octobre dernier.
Les enquêteurs de l’UE qui se sont rendus visiter des sites à Jérusalem, Gaza et en Cisjordanie ont noté des «lacunes importantes» dans la gestion des fonds.Source I24News