jeudi 27 février 2014

Pourquoi la Banque d’Israël a abaissé son taux d’intérêt directeur



Cinq raisons ont convaincu le Comité monétaire de la Banque d’Israël d’abaisser le taux directeur de 0,25 point à 0,75% à compter du 1er mars. Certes, la décision d’abaisser le taux directeur de 1 à 0,75% a surpris de nombreux observateurs. Et pourtant, Karnit Flug, la gouverneure de la Banque d’Israël qui préside le « Monetary Committee », a justifié sa décision d’abaisser le taux d’intérêt par cinq raisons essentielles...

 
1. LA DÉCÉLÉRATION DE L’INFLATION – L’indice des prix à la consommation de janvier a réservé une surprise en baissant de 0,6%. Dorénavant, les anticipations inflationnistes se situent autour de 1,4% l’an, soit proches du plancher de la cible d’inflation visée par le gouvernement (1-3%).

2. LE RALENTISSEMENT DE LA PRODUCTION – Le PIB israélien a ralenti au quatrième trimestre 2013, pour progresser à un rythme annuel de 2,3% seulement. Le produit marchand ralentit encore plus fortement avec un rythme annuel de croissance de 1,6%.

3. UN SHEKEL TROP FORT – Depuis le début 2013, le shekel s’est renforcé de 7,3% par rapport au dollar. Certes, le shekel a perdu 1% de sa valeur en janvier 2014, mais sa surévaluation handicape encore les exportations et freine le rythme de la croissance.

4. LE RALENTISSEMENT MONDIAL – Après deux trimestres de croissance rapide, l’économie américaine a encore déçu par un nouveau ralentissement. En Europe aussi, la croissance quasi-nulle se poursuit et les craintes de déflation se renforcent.

5. LA BULLE IMMOBILIÈRE – Le prix des logements en Israël a encore augmenté de 8,1% l’an dernier ; le nombre de transactions tout comme le volume des prêts immobiliers continuent aussi de croître.
Selon le communiqué publié hier par la Banque d’Israël, l’objectif visé par la politique monétaire est « de contenir le taux d’inflation à l’intérieur de la cible comprise entre 1 et 3% dans les douze mois à venir, et de soutenir la croissance tout en maintenant la stabilité monétaire ».
La banque centrale précise qu’à l’avenir, « la fixation du taux d’intérêt directeur dépendra de l’évolution de l’environnement des prix, de la croissance en Israël et de l’économie mondiale, des politiques monétaires des grandes banques centrales et de l’évolution du taux de change ».
Selon certains experts israéliens, La Banque d’Israël sacrifie le logement au profit de la croissance. En abaissant les taux, la banque centrale encourage les Israéliens à s’endetter pour l’acquisition d’un logement, ce qui tire les prix de l’immobilier à la hausse. En revanche, la baisse des taux est nécessaire pour relancer l’activité économique qui se trouve dans une phase de ralentissement, avec un danger réel de déflation et de récession.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley