Selon le bilan pour 2013 sur le marché des devises, le shekel s’est renforcé de 6,8% face au dollar américain, et de 3,3% vis-à-vis de l’euro. Le bilan annuel que publie l’Institut de la Statistique à Jérusalem n’apporte aucune bonne nouvelle : le shekel reste trop fort par rapport aux principales devises étrangères, et cette situation risque de se poursuivre en 2014. Le shekel ne s’apprécie pas seulement face au dollar et à l’euro, mais aussi face à d’autres devises réputées fortes : c’est ainsi qu’au cours de 2013, le shekel s’est renforcé de 30,4% face au yen japonais, de 8,2% face à la livre britannique et de 5,5% face au franc suisse.
LES VRAIS RAISONS DE LA SURÉVALUATION
Selon les experts israéliens du marché des devises, le renforcement du shekel observé en 2013 est dû à trois facteurs qui sont propres à l’économie israélienne:
1) La « maladie hollandaise » : l’exploitation du gaz abaisse la facture énergétique du pays, mais elle renforce le shekel. La découverte de nouvelles réserves et les prévisions d’exportation se traduisent par une entrée de devises et par une appréciation du shekel.
2) Les ventes de start-up : au cours de 2013, les achats étrangers de start-up israéliennes se sont montés à près de 6 milliards de dollars. L’entrée massive de devises en Israël est responsable de la surévaluation du taux de change de la monnaie nationale.
3) La stabilité de l’économie israélienne : la conjonction de l’incertitude qui règne sur l’économie mondiale et de la stabilité macroéconomique en Israël, accroît l’attractivité des capitaux spéculatifs en Israël. Ce phénomène est renforcé par les écarts des taux d’intérêt, plus élevés en Israël qu’ailleurs.
2014 : UNE CRISE DE CHANGE ?
Israël fait figure d’un îlot de stabilité dans la tempête financière mondiale. La zone euro demeure fragile : la sortie de récession a été confirmée au troisième trimestre 2013, mais la reprise n’est pas très vigoureuse. En Israël, on a aussi les yeux rivés sur la banque centrale américaine : le resserrement de la politique monétaire américaine pourrait casser la croissance et se répercuter directement sur l’économie israélienne.
La possibilité d’une crise de change dans certains émergents inquiète aussi les entreprises israéliennes : c’est vrai pour la Chine mais aussi pour le Brésil, l’Inde ou l’Afrique du Sud, autant de pays qui constituent des débouchés de plus en plus importants pour les produits israéliens. Une moindre croissance de leurs économies, liée à une accélération de l’inflation, pourrait entraîner une chute des devises locales ; ce qui accroitrait d’autant les difficultés pour les entreprises israéliennes à y vendre des marchandises avec un shekel trop fort.
Source Israel Valley