Mettant à nouveau les doigts dans le pot de miel du conflit israélo palestinien, les dirigeants juifs américains appellent Benyamin Netanyahou à désavouer les déclarations qu'ils qualifient d'irresponsables de certains ministres du cabinet contre une solution à deux états.
Selon eux, ces commentaires "à courte vue" portent atteinte à la crédibilité du gouvernement. Abraham Foxman, le rabbin Rick Jacobs et David Harris faisaient référence aux récentes déclarations de plusieurs ministres israéliens sur l'impossibilité d'une solution à deux États, les qualifiant d'irresponsables.
C'est le ministre adjoint de la Défense Danny Danon qui a ouvert le feu la semaine dernière en déclarant à la radio israélienne qu'il n'existait pas de majorité au gouvernement pour accepter la création d'un État palestinien basé sur les frontières d'avant 1967.
Un peu plus tard, cette semaine, le ministre de l'Économie Naftali Bennett a fait le constat lors d'une réunion du conseil des implantations que l'idée d'un État palestinien avait abouti à une "impasse". Enfin le ministre de la Défense Moshe Yaalon, lors de sa visite à Washington a qualifié l'Initiative de paix de la Ligue arabe de "spin", autrement dit une initiative qui tourne en rond.
Le rabbin Jacobs, président de l'Union du judaïsme réformé, présent à Jérusalem pour assister à la conférence du Président, estime que ces déclarations "irresponsables" ne reflètent en aucune façon "l'engagement du gouvernement israélien sans parler de la position de longue date des États-Unis, sur la solution à deux États, la seule solution possible".
Abraham Foxman, directeur de l'Anti-Defamation League, regrette que ces déclarations se produisent trop souvent.
"Les membres de la coalition s'écartent des fondamentaux du gouvernement.
De toute façon, le Premier ministre a clairement fait savoir que, même si nous n'en connaissons pas les détails, des contacts sont en cours pour la réalisation de la solution à deux États".
Ils en appellent à Benyamin Netanyahou pour rejeter sans équivoque ces commentaires "afin d'éviter les fausses perceptions d'Israël".
Pour David Harris, le directeur exécutif de l'American Jewish Committee, les remarques de Naftali Bennett trahissent une analyse "incroyablement myope" de la situation.
En parlant de cette façon, écrit-il sur le site Internet de l'AJC, il "contrecarre les plans du Premier ministre Netanyahu et contredit la vision présentée plus tôt ce mois-ci au Forum mondial de l'AJC par la ministre Tzipi Livni, chargée des négociations avec les palestiniens".
Celle-ci en effet avait clairement indiqué qu'un règlement négociée à deux États était le seul moyen d'assurer que l'État d'Israël reste à la fois juif et démocratique.
"C'est un point de vue que, nous à l' AJC, nous avons longtemps soutenu", souligne David Harris.
Benyamin Netanyahou a réaffirmé cette semaine qu'il était en charge de la politique étrangère d'Israël et qu'il soutenait "l'indépendance palestinienne".
"Je recherche, a-t-il expliqué, un règlement négocié où vous auriez un État palestinien démilitarisé qui reconnaîtra Israël comme état juif".
Source Israel Infos