Benjamin Netanyahu serait disposé à se retirer de l'essentiel de la Cisjordanie – Judée Samarie, et meme à évacuer un certain nombre des implantations juives qui y sont présentes. Ces mesures, le Premier ministre est disposé à les mettre en oeuvre dans le cadre d'un accord avec les palestiniens, si les exigences israéliennes en matière de sécurité sont respectées.
C'est ce qu'a affirmé ce matin un ministre israélien proche du Premier ministre, qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat, a déclaré au quotidien Haaretz.
Selon cette source, Benjamin Netanyahou sait que si les négociations avec les palestiniens reprennent sous l'égide du Secrétaire d'état américain John Kerry, l'état hébreu devra se prononcer finalement sur la question des frontières d'un état palestinien.
"Netanyahu comprend que pour obtenir un accord de paix, il sera nécessaire de se retirer de plus de quatre-vingt dix pour cent de la Cisjordanie et d'évacuer plus de quelques implantations", a-t-il déclaré.
Selon le ministre, les questions de sécurité sont la principale préoccupation de Netanyahu, et ce sera sa principale exigence au cours des négociations.
"Si ses exigences de sécurité sont respectées, il est prêt à faire des concessions territoriales importantes", a ajouté le ministre.
Netanyahu exigera sans doute que le futur état palestinien soit démilitarisé, et que l'armée israélienne puisse maintenir une présence à long terme le long du Jourdain, même si Israël cède la souveraineté sur le territoire.
Netanyahu n'a pas de carte prédéterminée des frontières d'un futur état palestinien.
"Mais toutes ses considérations sur la question découlent de questions pratiques, et non idéologiques".
Ses deux principes clés sont le maintien des plus importantes implantations sous souveraineté israélienne et une présence militaire dans la vallée du Jourdain, sans souveraineté israélienne."
Selon le ministre, Benjamin Netanyahou n'est pas convaincu que le président de l'Autorité palestinienne soit enthousiaste à l'idée de reprendre les négociations et "n'est pas certain qu'il ya un partenaire", selon le ministre.
En dépit des apparences, Netanyahu serait en mesure de mobiliser un large soutien politique à un accord avec les Palestiniens, même au sein du Likoud.
D'autant que la leader du Parti travailliste a clairement annoncé qu'elle était prête à rejoindre la coalition pour soutenir un accord avec les palestiniens, ce qui assurerait une amjorité politique au Premier ministre.
Selon le ministre "Netanyahu appréhende parfaitement la situation et pense qu' un accord à deux Etats pour deux peuples serait une bonne chose pour Israël."
Les déclarations de la ministre du Likoud font écho à celles faites la semaine dernière par les leaders des deux plus grands partenaires de la coalition de Netanyahou, le ministre de l'Economie Naftali Bennett (Habayit Hayehoudi) et le ministre des Finances Yair Lapid (Yesh Atid).
Dans des entretiens séparés avec le Washington Post, les deux ont affirmé que Benjamin Netanyahu comptait sérieusement faire avancer le processus de paix.
A droite, nombreux sont ceux qui pensent que Netanyahu a l'intention de tourner le dos aux implantations, et peut-être même à son propre parti, afin de faire avancer un accord historique avec les Palestiniens. A l'image d'un autre dirigeant historique du Likoud, Ariel Sharon, lors du désengagement de Gaza.
John Kerry arrive en Israël jeudi pour une cinquième série de pourparlers visant à relancer les négociations israélo-palestiniennes. Il s'entretiendra avec M. Netanyahu à Jérusalem jeudi soir, et avec Abbas en Jordanie vendredi.
Il sera de nouveau à Jérusalem samedi soir pour rencontrer une seconde fois le Premier ministre israélien.
A ce stade, il n'y a aucun signe que Kerry soit à même d'obtenir une reprise des pourparlers directs. Lors d'une conférence de presse au Koweït mercredi, il a souligné qu'il ne s'était pas fixé de délai pour la reprise des discussions, tout en fixant une date butoir : l'Assemblée générale des Nations Unies se réunit en Septembre.
Source Israel Infos