Selon un rapport de la CIA, le renseignement israélien a minimisé le risque d'une attaque égyptienne en 1973, de peur que les États-Unis ne poussent Israël vers des pourparlers de paix.
Une étude menée par la Division de la CIA des collections historiques et le musée du Président Richard Nixon, mettent à jour, sous un angle nouveau, des informations qui évaluent le rôle de la CIA et celui du Renseignent israélien à la veille de la guerre de Kippour.
Une étude détaillée du calendrier de la guerre d'Octobre 73 montre par exemple que la date du 9 octobre a constitué pour Israël la date de tous les dangers : Israël aurait alors signalé aux Américains que le gouvernement, alors emmené par Golda Meïr, était prêt à prendre des "mesures désespérées".
Il semblerait qu'Israël ait alors menacé d'activer ou ait feint d'utiliser "son arsenal nucléaire".
L'étude, intitulée "Le président Nixon et le rôle du renseignement en 1973 dans la guerre israélo-arabe", insiste sur le fait que ce qui avait été considéré jusque-là comme l'échec du renseignement américain - en particulier la CIA – parce qu'il n'avait pas su mettre en garde Israël au sujet d'une attaque égypto-syrienne le 6 Octobre, découle surtout du fait que la CIA ou les autres agences américaines se basaient essentiellement sur les évaluations des renseignement israéliens … qui avaient sous estimé l'imminence d'une attaque contre Israël.
Toutefois, la nouvelle étude ajoute une autre dimension, politique celle-là : selon la CIA, les dirigeants israéliens, alignés sur Golda Meir, auraient minimisé les risques de guerre pour éviter que les Américains ne les poussent aux négociations avec le président égyptien Anouar al-Sadate, une volonté du Secrétaire d'État et conseiller à la sécurité nationale, Henry Kissinger.
Finalement, l'échec ressenti par les Américains est venu du fait qu'ils comptaient trop sur les sources israéliennes.
Mais les idées préconçues valaient aussi pour les acteurs arabes du conflit : la préparation (ou plutôt l'impréparation des armées arabes, la foi dans la diplomatie, l'incapacité à comprendre que la raison d'être de l'autre - dans ce cas-Sadate et le président syrien Hafez El-Assad - différait de celle des analystes de la CIA.
En ce qui concerne les dirigeants politiques de l'époque, l'étude décerne un satisfecit à Sadate ("le cerveau des invasions égypto-syrien qui a fait "un excellent travail pour tromper les Israéliens") et, en revanche, donne un carton rouge à Richard Nixon, déjà empêtré dans le Watergate et qui devait par moments "être complètement en dehors du coup" pendant une bonne partie de la guerre.
Source Israel Infos