Les syndicats israéliens n’attendent pas le prochain gouvernement: un conflit ouvert sur les conditions de travail des fonctionnaires est déclaré.
Les négociations pour l’amélioration des conditions de travail des fonctionnaires se transforment en conflit: la Histadrout, la puissante confédération syndicale d’Israël, vient de déclarer un “conflit ouvert” avec les pouvoirs publics (gouvernement et municipalités), ce qui correspond à un préavis de grève qui prendra légalement effet dans quinze jours. Les syndicats protestent conte l’attitude du gouvernement qui, selon eux, fait traîner en longueur les négociations et refuse de trouver un compromis qui satisferait toutes les parties.
POURQUOI MAINTENANT ?
Il est inhabituel de voir un mouvement social s’envenimer durant une période où les décisions politiques incombent à un gouvernement de transition. Or, selon les syndicats de fonctionnaires, il n’y aurait pas de lien entre le durcissement de leur position et la constitution d’un nouveau gouvernement: les négociations entre la Histadrout et le Trésor se poursuivent depuis déjà un an, mais sans résultat tangible.
En fait, Ofer Eini, le puissant patron de la Histadrout, entend lancer un avertissement à Benyamin Netanyahou pour que celui-ci intervienne plus activement dans le déroulement des négociations sociales. Du côté du ministère des Finances, on estime que le moment n’a pas été choisi au hasard par les syndicats: la Histadrout profiterait du “vide” du pouvoir exécutif, en faisant pression sur un gouvernement qui n’a pas encore été formé.
QUELLES SONT LES REVENDICATIONS ?
Trois dossiers ouverts sont à l’origine du conflit déclenché par les syndicats: les contrats individuels, l’emploi de sous-traitance et la rémunération des fonctionnaires. Sur certains de ces dossiers, des accords ont déjà été signés mais ils ne sont pas encore appliqués (comme la réglementation de l’emploi en sous-traitance); sur d’autres, les négociations s’éternisent, voire se bloquent (comme les contrats individuels).
La multiplication des contrats de travail à durée limitée est la principale pierre d’achoppement des négociations sociales: depuis quelques années, les pouvoirs publics multiplient les contrats individuels qui laissent à l’employeur une plus grande souplesse de licenciement. Les syndicats exigent de réduire l’usage des contrats individuels qui précarisent les emplois.
QUE CACHE LE CONFLIT ?
Pour certains observateurs, la véritable cause du rapport de force entre syndicats et gouvernement est ailleurs: au delà des contrats individuels, la préoccupation principale des syndicats concernerait le salaire des fonctionnaires et les avantages sociaux auxquels ils ont droit, comme l’épargne professionnelle qui est partiellement financée par l’employeur.
Ces dernières semaines, des rumeurs ont circulé dans les couloirs du Trésor à Jérusalem sur le gel éventuel les accords salariaux déjà signés dans le secteur public. Dans le cadre des mesures d’austérité que préparent les fonctionnaires des Finances, les augmentations de salaire accordées récemment à certaines catégories de salariés (médecins, infirmières, enseignants, travailleurs sociaux, etc.) pourraient être revues à la baisse. La Histadrout veut faire entendre au prochain gouvernement son opposition à toute remise en cause des accords déjà signés et des droits sociaux acquis de longue date.
Source Israel Valley