Le député Arié Eldad (Otzma LeIsraël) répondant aux questions de notre confrère Aroutz7 n’écarte pas la possibilité de participer à une future coalition, mais selon lui, « il faut être à deux pour danser le tango ».
Otzma LeIsraël, c’est quoi ? Et pourquoi a-t-il été nécessaire d’ériger ce parti ?Otzma LeIsraël (Puissance pour Israël) a été érigé la veille des élections pour la 19ème Knesset sur les fondements du parti Hatiqvah (l’espérance) dirigé par moi-même et du parti Hazit Yéhoudit (Front juif) dirigé par le député Docteur Michaël Ben Ari. Dans la Knesset sortante, nous étions tous deux membres du groupe parlementaire Ihoud Léoumi. Ces quatre dernières années, de facto immédiatement après les élections précédentes, nous avons débattu au sein du Ihoud Leoumi sur la meilleure manière de préparer la liste des candidats pour la prochaine Knesset. Michaël Ben Ari et moi-même, nous prônions des élections primaires ouvertes, ou bien, une série de sondages qui seraient des indicateurs des desideratas du public pour tel ou tel candidat. Au sein du Ihoud Léoumi, nos partenaires du parti Tekouma, les députés Yaacov Catz et Ouri Ariel, se sont opposés à des élections primaires. Comme nous ne sommes pas parvenus à un accord, Tekouma a décidé de se joindre au parti Habayit Hayéhoudi. Les efforts de médiation entre nous n’ont pas abouti. A Michaël Ben Ari, a été proposé le 8ème rang dans la liste unie et à moi, dans la seconde dizaine. Comme un accord n’a pas été conclu, chacun s’en est allé de son côté. Toute séparation est regretable, mais le lait a déjà été renversé et ce qui reste à faire est d’essayer d’en tirer ce qu’il y a de mieux, optimiser les avantages de se présenter séparément.
Quels avantages peut-on retirer d’une candidature séparée ?
Le parti Habayit Hayéhoudi bénéficie d’un succès impressionnant après le processus très important des élections primaires et l’élection de Naphtali Bennett à sa tête. Ce parti se perçoit comme partenaire naturel à la coalition que composera Netanyahou après les élections. Nécessairement, toute coalition engage à des compromis, à renoncer à certaines exigences pour coopérer sur la base des grandes lignes du Gouvernement. Même si nos camarades dansHabayit Hayéhoudi désirent que dans les grandes lignes du prochain Gouvernement, Netanyahou se rétracte de ses propos du discours de Bar Ilan et de son plan pour un Etat arabe « palestinien » à l’Ouest du Jourdain, la probabilité qu’il le fasse est pratiquement nulle. Et pourtant, on peut être sûr que le parti Habayit Hayéhoudi ne se privera pas d’intégrer le prochain Gouvernement Netanyahou.
Nous sommes persuadés que dans la prochaine Knesset, un parti national sera nécessaire à droite de la coalition, qui continuera à véhiculer à bout de bras cette vérité sans l’inféoder aux grandes lignes de la politique du Gouvernement. Quand Netanyahou fera détruire des implantations ou des quartiers (même s’il le fait sans enthousiasme, juste pour appliquer les décisions de la Haute Cour de justice) nos camarades à Habayit Hayéhoudi ne pourront pas voter une motion de censure contre le Gouvernement quand les bulldozers seront en train d’effectuer la sale besogne.
Comme Habayit Hayéhoudi n’a pu vraiment faire grand-chose (sauf démissionner du Gouvernement Netanyahou, mesure que ce parti a préféré ne pas prendre pour la bonne raison qu’il préfère « influencer de l’intérieur » et par le motif selon lequel sa « démission n’aurait pas empêché la destruction ») lorsque le quartier de l’Oulpena ou Migron ont été détruits. Après les élections, lorsque Netanyahou se rétractera de toute la palette de promesses de construire massivement en Judée-Samarie et à Jérusalem, des promesses électorales qu’il ne concrétisera pas. Quand Netanyahou poursuivra de facto le gel de la construction gouvernementale en Judée-Samarie et à Jérusalem (comme il l’a fait durant ces quatre dernières années en dépit de l’aile droite au sein du Likoud et la présence de Habayit Hayéhoudi au Gouvernement), Otzma LeIsraël sera sur le terrain pour définir les revendications ultimes envers Netanyahou. Une opposition de cette nature facilitera la tâche à l’aile droite de la coalition à revendiquer et à faire pression de l’intérieur sur Netanyahou, pour le motif politique qu’il ne faudra pas permettre une telle critique de « droite » sur le Gouvernement sans réponse adéquate sur le terrain.
Est-ce que vous avez pris la résolution de ne jamais participer à la coalition ?
Pas du tout ? Qui ne voudrait pas se retrouver en mesure ‘d’influencer’ ? Comme vous le savez, il faut être deux pour danser le tango. Il est plus qu’évident que Netanyahou ne voudra jamais, sous aucune constellation, voir Michaël Ben Ari dans sa coalition. C’est l’une des raisons pour laquelle notre présence dans la liste commune aurait rendu difficile la tâche àHabayit Hayéhoudi de faire partie de la coalition de Netanyahou. Cela nous a été répété à diverses reprises lors de nos contacts pour nous écarter. Bien entendu, nous ne disqualifions pas par principe la participation à la coalition. Nous serions heureux d’en faire partie, mais uniquement sur la base de la négation absolue de l’édification d’un Etat arabe « palestinien » à l’Ouest du Jourdain, l’entrée en vigueur de la loi et du droit israéliens du Jourdain jusqu’à la Mer Méditerranée, et comme stade intermédiaire, l’adoption complète du rapport de la Commission Lévy par le Gouvernement.
Il est clair que Netanyahou, là où il se situe, il n’adoptera pas ces lignes directrices pour son futur Gouvernement, au contraire. Nous craignons qu’après les élections, Netanyahou se tournera vers Shelly Yehomovitch du parti Travailliste, et seulement après, il joindra lesHarédim (ultra-orthodoxes) et seulement à la fin Habayit Hayéhoudi. Tout cela pour permettre les coupes nécessaires dans le budget, et en vue des pressions américaines pour la reprise des négociations avec Mahmoud Abbas. Netanyahou voudra se retrouver dans une situation où la gauche ne pourra pas le renverser sur la question du budget et où la droite ne pourra pas non plus le faire sur la question de l’édification d’un Etat arabe « palestinien ». Par conséquent, nous ne serons probablement pas membres du futur Gouvernement de Netanyahou.
En revanche, notre présence est nécessaire pour jalonner la borne de droite de la Knesset, pour fixer la ligne idéologique de laquelle on ne peut pas battre en retraite. Alerter sur le glissement à gauche de Netanyahou et confronter l’aile droite au sein du Likoud avec sa conscience idéologique – et ainsi recentrer le Likoud Beitenou et Habayit Hayéhoudi vers la droite – pour ne pas encore perdre les votes de droite. On se souvient du slogan du partiMeretz lors des élections de 1992 : « on va faire de Rabin Meretz. Effectivement Rabin est devenu Meretz en signant les accords d’Oslo. Notre rôle à la prochaine Knesset est de fondre une Otzma (puissance), de « rendre puissant et fort » le Gouvernement d’Israël.
Quels sont les thèmes que Otzma LeIsraël dirigé par vous et par Michaël Ben Ari aborde dans cette campagne électorale ?
Otzma LeIsraël a un ordre du jour politique sur plusieurs questions que les autres partis politiques évitent soigneusement d’aborder. La question des Arabes d’Israël, leur revendications sans fin pour obtenir tous les droits sans aucune disposition de leur part à remplir les devoirs civils – leur refus absolu de tout service militaire et la guerre sans merci déclarée par tous les députés arabes contre toute forme de service civil – le soutien total de la plupart des représentants du public arabe d’Israël à la guerre des Arabes de Judée-Samarie et de Gaza contre l’Etat juif, et leur revendication de transformer Israël d’Etat juif en Etat binational, des revendications extrêmement bien définies par le Conseil suprême de suivi des Arabes d’Israël, leur organisme représentatif. Nous exigeons d’eux une fidélité totale à l’Etat d’Israël comme Etat juif, une pleine participation aux paiements des impôts, des impôts locaux et des frais de sécurité sociale. Nous exigeons une lutte contre les violations systématiques aux lois de planification et de construction par les Bédouins dans le Sud et par les Arabes dans le Nord et à Jérusalem, la lutte contre leur culture de conduite de véhicules délurée qui provoque des accidents mortels ou le taux des Arabes dans de tels accidents est double de leur part dans la population, etc.
Egalement le thème de la question des immigrants clandestins a été traité par nous par le passé et nous continuerons à le faire lors de la campagne électorale actuelle. Le raz de marée de clandestins s’est arrêté, du moins temporairement. C’est pour cela qu’il n’est plus à l’ordre du jour pour la plupart des Israéliens. Toutefois, pour énormément de Juifs, le quotidien est devenu un véritable enfer depuis que des milliers de clandestins ont envahi des quartiers populaires au Sud de Tel-Aviv, d’Ashdod, d’Arad et d’Eilat. La voix de ces gens-là, nous la ferons entendre dans notre revendication de refouler les clandestins vers leurs pays d’origine. Nous traiterons des problèmes de sécurité et du fiasco de la police d’Israël à l’assurer.
Nous exigerons de rétablir la Otzma LeIsraël (puissance pour Israël) afin que des images où on voit nos combattants fuir devant des pluies de pierres ne se répètent pas. Nous revendiquerons, comme Netanyahou et Lieberman l’avaient promis la veille des précédentes élections, que si cela dépendait d’eux, ils ne stopperaient pas Tsahal au milieu d’une opération militaire à Gaza. Quand ils ont accédé au pouvoir en 2009, ils ont oublié leurs promesses. L’absence de Otzma LeIsraël a renforcé le Hamas et il relève la tête en Judée-Samarie. Il est possible que nous soyons à la veille d’une troisième intifada tout simplement parce que Netanyahou et Barak n’ont pas permis à Tsahal de mettre à genou le Hamas qui a osé tirer sur Jérusalem et sur Tel-Aviv, et qu’ils n’ont point modifié les consignes d‘ouverture de feu également en Judée-Samarie.
Quelles sont vos chances d’atteindre le seuil d’éligibilité ? La crainte de ne pas vous voir passer ce seuil, ne serait-elle pas censée dissuader d’éventuels supporters ?
La plupart des sondages du mois dernier indiquent que Otzma LeIsraël atteint le seuil d’éligibilité, les sondages de Mina Tsemah pour le quotidien Yediot Aharonot, les sondages de Mano Geva pour la chaine de radio Reshet Bet et les sondages de Panels pour la chaine TV parlementaire le confirment. Il y a eu d’autres sondages indiquant que nous sommes proches du seuil d’éligibilité. Mêmes les différents sondeurs reconnaissent qu’ils ont du mal à évaluer des différents pans de la population ayant tendance à ne pas coopérer aux sondages. Les groupes de jeunes adultes dont la plupart n’a pas de lignes de téléphone fixe mais uniquement des téléphones portables. En effet, les sondeurs n’effectuent pas leurs enquêtes en appelant sur les téléphones portables, et ainsi de suite.
D’où la variable entre les divers sondages procédant des méthodes d’enquête et d’analyses des résultats. Nous sommes conscients de ce phénomène, des électeurs qui nous soutiennent, mais qui craignent que leurs votes ne soient perdus. De façon navrante, nos adversaires politiques qui ne sont pas en mesure de se mesurer avec nos arguments et principes, exploitent cela pour esquiver le débat en le déviant sur le sujet du seuil d’éligibilité. A tous ces gens, nous affirmons ceci : celui qui ne veut pas que les voix de la droite soient perdues, mieux vaut pour lui de ne pas tenter de dissuader ceux qui ont foi dans Otzma LeIsraël. Netanyahou composera le prochain Gouvernement qu’il obienne 35 ou 38 sièges pour leLikoud Beitenou. Habayit Hayéhoudi réalise un bon score et fera partie du prochain Gouvernement qu’il obtienne 11 ou 13 sièges à la Knesset. Pour cette raison, l’objectif de la droite israélienne doit être un parti Otzma LeIsraël très fort dans la prochaine Knesset et pour cela, chaque voix compte.
Source Jss News et Arutz7