dimanche 30 décembre 2012

Juifs de Jamaïque, d'hier et d'aujourd'hui




Nombreux sont les Cohen et les Levy dans les annuaires téléphoniques jamaïcains. Très peu d'entre eux sont des Juifs pratiquants, bien qu'ils reconnaissent être les descendants de juifs séfarades ayant fui l'Inquisition espagnole.

L'histoire commence en 1502 avec le quatrième et dernier voyage de Christophe Colomb, lui-même probablement fils de juifs converso (Juifs convertis de force au catholicisme par l'Inquisition espagnole).

Son navire fait naufrage sur une île qu'il a déjà visité lors de son second voyage en 1494, la Jamaïque qui allait être connue comme le "joyau des Caraïbes".

Les monarques espagnols, Isabelle et Ferdinand, lui accordent l'île, à lui et à ses descendants.
Et de fait, l'île se peuple de conversos qui trouvent là un abri pour échapper aux griffes de l'Inquisition espagnole, et cohabitent avec les Arawaks, peuple d'Amérique du Sud qui avait lui-même colonisé l'île au début du millénaire.

L'occupation britannique en 1655 amène une nouvelle vague d'immigration juive décimée par le dévastateur tremblement de terre de 1692.

Les nombreuses pierres tombales du cimetière de Hunts Bay, gravées en espagnol, hébreu et portugais, témoignent de cette époque.

Les Juifs sont très actifs dans le commerce, le transport maritime et la production de canne à sucre et, comme les protestants des colonies britanniques, ils obtiennent par la loi britannique de 1747 le droit d'être naturalisés pour peu qu'ils résident dans les colonies depuis plus de sept ans.

Tous les droits civils leur sont accordés et, en quelques décennies, le Parlement de l'île compte huit députés juifs (sur 47 membres) dont le président lui-même et la Chambre ne siège pas le jour de Yom Kippour.
La plupart des Juifs vivent à Kingston, capitale de la Jamaïque, mais il reste une forte communauté à Port Antonio sur la côte nord, centre autrefois prospère d'exportation de bananes.


Jacob De Cordova


De nombreuses personnalités juives émaillent l'histoire jamaïcaine : les frères De Cordova fondent en 1834 le journal le plus ancien et le seul quotidien de la Jamaïque, Isaac Mendez Belisario (1795-1849) est considéré comme le plus célèbre de tous les peintres jamaïcains, Sir Neville Ashenheim est, en 1962, le premier ambassadeur aux États-Unis de la Jamaïque indépendante.

Le patrimoine national jamaïcain ne cesse depuis d'être réhabilité.
Un Centre du patrimoine juif a été créé pour célébrer le 350e anniversaire des Juifs de la Jamaïque.

La synagogue Neve Shalom de Spanish Town qui date de 1704, ainsi que le cimetière de Hunt Bay, ont été restaurés.

Enfin, le premier rabbin à plein temps a été accueilli à la synagogue Shaa're Shalom de Kingston en septembre 2011 ce qui permet à nombre de juifs souhaitant retourner au judaïsme et à d'autres, convertis, de se rapprocher de la communauté et d'étudier.
Selon une légende très vivace, Christophe Colomb aurait enterré un trésor dans un endroit gardé secret de l'île.

Mais un ancien avocat de New York, Ed Kritzler, qui a vécu en Jamaïque pendant trente ans et y est mort en 2010, a estimé qu'il avait donné aux Juifs le plus inestimable de tous : la liberté religieuse.
 
Source Israel infos