mercredi 26 décembre 2012

Un poste bien gardé




L’ex-ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liberman, devrait reprendre ses fonctions s’il est lavé de tout soupçon.C’ est, du moins, ce qu’a affirmé le Premier ministre Binyamin Netanyahou ce vendredi 21 décembre lors d’une interview accordée aux chaînes 1, 2 et 10. « Chaque citoyen a le droit de prouver son innocence. Avigdor Liberman aussi », a-t-il dit, en référence à l’accusation de fraude portée contre le leader d’Israël Beiteinou. « Liberman ira au bout de son processus.


Il a fait le bon choix en se retirant. Il entend ainsi expédier au plus vite cette affaire pour revenir en poste », explique Netanyahou. Lorsqu’on lui demande si cette « position » inclut le portefeuille de la Défense, il affirme que Liberman aurait spécifiquement demandé à redevenir ministre des Affaires étrangères.

Liberman vole la vedette au Shas

Non seulement, le ministre déchu récupèrera son poste, mais, de surcroît, il entend contrôler les ministères actuellement dirigés par le Shas. Au cours d’un discours délivré à Sdérot, ce mercredi, il a confirmé ses dires. « Sur la question du logement abordable, j’entends beaucoup de paroles, et très peu d’actions », a-t-il déclaré, « nous avons décidé en tant que parti d’insister sur les portefeuilles de l’Intérieur et du Logement. Les critères d’aides sociales seront le service militaire et le travail ».

Or, non seulement les dirigeants du Shas, mais aussi Naftali Bennett, de Habayit Hayehoudi, réclament le droit sur ces ministères. Netanyahou, pour sa part a garanti que le Likoud prendra en charge le ministère de la Construction et du Logement. Selon lui, le Likoud doit avoir une liberté de manoeuvre sur l’Autorité des terres israéliennes. S’il est fort possible que le coleader du Shas, Ariel Attias, actuel ministre du Logement, délaisse son poste au profit de Beiteinou, Netanyahou n’écarte pas une future coalition avec les partis haredim.

« Je n’ai rien fait » 

De son côté, Liberman persiste et signe. Il en profite pour fustiger Shelly Yacimovitch, qui, selon lui, aurait empoché un salaire très élevé lorsqu’elle travaillait pour Aroutz 2, tandis que les techniciens eux, gagnaient une misère. Il rappelle aussi le scandale des organisations non gouvernementales d’Ehoud Barak.

Concernant l’affaire de l’ambassadeur de Biélorussie, et des torts dont on accuse Liberman, le procureur général Yehouda Weinstein a repoussé le jugement jusqu’à ce qu’on recueille de plus amples témoignages. « Je ne vois toujours pas ce que j’ai fait de mal », clame l’accusé. Et d’ajouter : « Peut-être que c’est parce que je suis un nouvel immigrant, que je porte une barbe ou que j’ai un fort accent russe. Peut-être qu’ils pensent que c’est la preuve absolue que je suis un criminel. » Il continue de défendre Zeev Ben-Arieh, envoyé comme ambassadeur à Latvia, qui a pourtant enfreint la loi en lui apportant des informations. Liberman affirme qu’il se défendra jusqu’au bout face à la justice. Ce lundi 25 décembre, le scandale biélorusse prend une nouvelle teinte. Selon le procureur, de nouvelles données pourraient bien s’ajouter à la liste d’accusation de fraude. Une déclaration publiée par la Cour annonce que l’acte d’accusation est remis en cause et pourrait bien laisser suspecter des fraudes plus graves.

Ce qui rendrait difficile un retour de Liberman à son statut d’antan. Les nouveaux développements de l’affaire viennent d’Aroutz 10, qui estime que la promotion de Ben Arieh aurait été due à une pression de Liberman pas tout à fait légale.

Le tournant sioniste-religieux 

Malgré les évènements, les militants d’Israël Beiteinou semblent croire en leur chef. Moins de 2 % des sondés auraient retourné leur veste pour choisir un autre parti.

Par contre, 10 % des futurs électeurs de Habayit Hayehoudi affirmeraient avoir modifié leurs intentions de vote après l’annonce publique de la fraude. Liberman aurait perdu ses votes au profit de Naftali Bennett et du Shas. Non content de ses résultats, le ministre en suspens accuse la chaîne de télévision Aroutz 10 de faire pression de manière négative sur ceux qui vont être amenés à juger son cas, affirmant qu’il est victime d’une véritable attaque en règle.