Ces élections montrent le renouveau d’une gauche, mais “par la droite” : la vie est chère en Israel, les monopoles sont partout, et malgré une économie florissante les impôts sont monstrueux, ce qui fait que la population aujourd’hui est extrêmement préoccupé par son porte-monnaie – énormément plus que par le conflit. A tel point que même la droite parle aujourd’hui de justice sociale.
Le rôle des médias n’est pas à négliger non plus. La gauche, après avoir consacré toutes ses forces durant 20 ans au “processus de paix”, était en voie de disparition. Grâce aux manifestations manipulées de l’année dernière (qui avaient tout de même un fond de vérité, mais avec pour but d’attaquer les habitants juifs de Judée-samarie), le sujet qui avait été abandonné pendant aussi longtemps est revenue avec force au-devant de la scène. Mais, médias obligent, le sujet reste toujours là, cette-fois ci les habitants de judée-samarie étant attaqué en raison des budgets qui leurs sont alloués. La plupart des figures de proues de la gauche restent avec les vieux slogans, aveugle au changement et convaincu que ce sont les “négociations” qui intéressent toujours les électeurs, et c’est pour ça que la plupart des débats entre eux sont sur quel village de judée-samarie doit être évacué et lequel annexé…
Anecdote marrante : tous ces partis (sauf Meretz), ayant des plateformes plutôt clairement de gauche (économiquement parlant), ont peur du mot “gauche”, et s’autodéfinnissent tous comme étant “centristes” (tout comme Netanyahou et Liberman, contrairement au gros de leurs électeurs).
Avoda et Meretz devaient disparaitre, et Kadima rester le seul parti à gauche de bibi, mais l’explosion des égos en a décidé autrement.
Avoda – les travailliste, retour à l’idéologie
Les tout premier à en profiter, c’est le parti de Sheli Yahimovitch, ancienne journaliste, qui a tout chamboulé durant les primaires, ramenant une véritable idéologie (travailliste) au menu, tout en tentant d’écarter au possible toutes les autres problématiques, une véritable volonté de changer les choses qui ne soit pas basée sur l’égo ou sur les pressions internationales.
C’est pour ça qu’aujourd’hui ils sont le deuxième parti le plus important de cette campagne, allant carrément ramener un certain public religieux et socialiste qui avait fui durant la démonisation des “kippot srugot” durant Oslo et autour du meurtre de Rabin.
Par contre, cela a attiré toute sorte de profiteurs qui ont sauté dans le train au démarrage, particulièrement des idéologues, une bonne partie d’entre eux étant assez extrêmistes, tel que Braverman (doyen de l’université de Beer-Sheva qui avait appelé aux boycott des académies israéliennes, sisi, pour de vrai), quelques un des “dirigeants” auto-proclamés (avec l’aide de groupes anti-israéliens) des manifestants de l’année dernière, ainsi que l’ancien président de l’association nationale des étudiants du pays, qui lui aussi a des idées fortement à gauche. Le père de Guilad Shalit a tenté sa chance mais sans succès, tout comme Oppenheimer, le secrétaire générale de “Shalom Ahshav”, “La Paix Maintenant”, ce qui contredit la volonté de Sheli de se concentrer uniquement sur le social, alors que c’est justement ce qui intéresse les israéliens.
Bref, aujourd’hui, même la gauche israélienne est bloquée et soumise au règne des médias qui sont pro-palestiniens…
Slogan politique : “Bibi bon pour les riches – Sheli bonne pour toi”.
Yesh Atid – “Il y a un futur”, surtout pour un présentateur
Comme la plupart de ses co-partis, la seule chose qui différencie celui-là des autres est que son dirigeant est Yaïr Lapid, présentateur de TV.
Une partie de son succès provient du fait que son père avait à l’époque fondé un parti centriste, le Shinui, qui avait pour but principal d’attaquer politiquement les haredim. Afin de se défaire de cette image, Lapid a positionné sur sa liste pour la knesset quelques rabbins (aux idées particulières tout de mêmes), mais rien qui ne permette de définir une ligne claire (plusieurs qui étaient pas content de la place reçu sur la liste sont partis en cours de route voir si l’herbe était plus verte ailleurs).
Son crédo est surtout la réforme des logements, mais il faut avouer qu’il n’est pas le plus crédible (pour la plupart de ses électeurs, son nom suffit pour voter pour lui, le fait qu’il soit un nouveau venu aidant), ayant fait l’année dernière scandale car tentant d’obtenir un diplôme universitaire alors qu’il n’avait jamais fini son bac, et n’ayant aucune formation quelle qui soit…
Slogan électoral : “Nous sommes venus pour faire changer les choses”.
Hatnoua – “le mouvement” des réfugiés de Livni
Livni, la girouette par excellence, changeant de position d’une semaine à l’autre si le vent médiatique des électeurs l’exigent, toujours à jouer sur son image avec une autosuffisance et voulant donner l’impression qu’elle est la seule honnête et fidèle à une idéologie claire. Ce qui n’est si faux, si on comprend que l’idéologie en question consiste à garder un salaire de parlementaire et de dire “c’est la faute à bibi”.
Toute sa liste de candidats pour rentrer à la knesset sont tous des politiciens qui ont perdu dans les primaires de leurs anciens partis, et la plupart en sont déjà à leur trois ou quatrième parti.
Et elle devrait recevoir 8-9 sièges selon les sondages. Si quelqu’un pourrait m’expliquer, parce qu’en ce qui me concerne, ça sort de l’entendement qu’on puisse voter pour eux…
Slogan : “Bibi, Liberman, danger – Livni l’espoir” (non, je ne rigole pas, c’est sérieux !) PS : j’ai un faible pour cette photo, je suis mort de rire à chaque fois : Livni s’accroche à Peretz, qui vient tout juste de quitter avoda pour la rejoindre, de peur qu’il parte ailleurs…
Meretz – “Energie” renouvelable pour une gauche
Parti qui a failli disparaitre.
Après tout, même Netanyahou et Liberman ont repris à leur compte le mantra “deux états”, alors que le peuple, lui, ne le veut pas. Mais vu qu’aujourd’hui la gauche revit, le peu qui ne pense toujours rien qu’aux palestiniens s’est regroupé à nouveau.
C’est donc le seul parti qui se dit ouvertement de gauche, avec des opinions réellement de gauche et d’extrême-gauche sur tous les sujets possibles, du mariage homosexuel aux “droits des palestiniens”, en passant par la tentative de réduire au maximum l’idée que l’état d’Israel a un caractère juif.
C’est aussi le seul parti qui va rentrer à la knesset dont l’article de wikipedia apparait avant le site officiel lors d’une recherche sur google…
Slogan : “Sois sûr que ta voie est vraiment contre Bibi”.
Les autres
En plus de Kadima qui a été déjà mentionné, il y a 2-3 autres partis qui sont loin de passer qui appartiennent à cette catégorie, qui valent la peine d’être mentionnés : Hayisraelim, qui a pour unique objectif de changer le système électorale, Ale Yarok, qui veut donner un maximum de libertés aux citoyens, utilisant comme image principale et singulière la législation de la libre consommation du cannabis, et enfin Calcala, aussi un parti à goal unique : des réformes économiques en faveurs du “petit peuple”. Un parti qui a tenté de surfer sur la vague, s’appelant Tsedek Hevrati (justice sociale) est complètement hors-jeux tellement il est perçu comme et opportuniste. Enfin il y a la Small Leoumi, la gauche nationale, connus depuis deux ans pour leurs campagnes agressives voir subversives anti-droite, tentant d’apporter la fierté nationale (vu que c’était une des raisons pour lesquelles cette dernière était en voie de disparation) tout en ayant des positions purement gauchiste. N’ayant aucun soutien, et dépassé par la vague de réclamations de réformes économiques, ils n’ont même pas tenté de se présenter aux élections…Pour acceder a la premiere partie :
http://koide9enisrael.blogspot.co.il/2012/12/elections-2013-politique-point-sur-la.html
Source Terrepromise.net