Elle était dans le collimateur de l'Etat depuis près d'un an mais ce mercredi, à Paris, à l'annonce de sa fermeture, « tout le monde tombe des nues ! », résume François Dagnaud. Le maire PS du XIXe est pourtant bien au fait de ce qui se passe sur son arrondissement. Et d'enchaîner : « Personne n'a jamais entendu parler de cette école. Il n'y a eu pas de plainte, aucun signalement d'une école clandestine. Tout le monde découvre ! »......Détails......
Ce mercredi midi, le ministère de la Justice, le parquet de Paris et la préfecture de police ont annoncé, via un communiqué commun - chose rare - une procédure contre une école « hors contrat » « dans le cadre de la lutte contre l'islamisme et contre les différentes atteintes aux principes républicains mis en place par l'Etat, la Cellule de Lutte contre l'islam radical et le repli communautaire (CLIR) ».
Cette décision intervient en plein débat sur projet de loi « séparatisme », l'école à la maison actuellement à l'Assemblée nationale…
L'établissement scolaire en question, la MHS Paris school - collège et lycée - se niche plutôt discrètement au premier étage d'un grand immeuble des années 1980, rue Goubet (XIXe), à côté du parc des Buttes-Chaumont, en plein cœur du « Petit Jérusalem », à coté de synagogues et d'écoles laïques et juives.
Selon son site Web, elle se définit comme « un établissement scolaire laïque et non confessionnel, créé en 2015, hors contrat et rattaché à l'Académie de Paris » qui « applique rigoureusement les programmes de l'Education Nationale ». La MHS vante « un projet éducatif coordonné autour de la liberté, le respect et la bienveillance envers nos élèves et nos enseignants ».
Parmi les photos des élèves, il y a des fillettes voilées. A la question : « Etes vous une école islamiste ? », les responsables de l'école joints ce jeudi soir ont répondu : « Nous ne dispensons pas de cours de religion ».
Selon la chronologie du ministère et de la PP, les ennuis ont commencé en janvier dernier par un « contrôle administratif » de l'école « dans un objectif de protection de l'enfance et de la jeunesse » suivi d'une enquête.
« Les dirigeants de cet établissement ainsi que l'association qui est le support juridique de l'activité ont été condamnés pour des faits d'ouverture et de direction d'un établissement scolaire privé malgré une opposition administrative ».
De quels « faits » s'agit-il ?
Qu'est ce qui était illégal ? Que lui reproche l'Etat ? Qu'est ce qui a motivé la fermeture ?
Contactés à de nombreuses reprises ce mercredi, le parquet de Paris, la préfecture de police et le rectorat, silencieux, se renvoyaient la balle.
Le 14 novembre, le rectorat a emboîté le pas avec un nouveau signalement. Le parquet a ouvert une enquête confiée à la Brigade de protection des mineurs, du « chef d'ouverture d'un établissement privé d'enseignement scolaire malgré opposition administrative ».
Le 18 novembre dernier, le Tribunal correctionnel de Paris a prononcé « des peines d'amende ainsi que des peines complémentaires de fermeture de l'établissement et d'interdiction d'enseigner ou d'ouvrir un établissement d'enseignement assorties de l'exécution provisoire ».
La veille, les policiers ont débarqué dans l'école, avec les services du rectorat. Ils ont constaté que l'école n'était pas fermée, qu'il y avait 92 élèves présents. Et qu'il y avait « plusieurs irrégularités » dont « la présence de deux personnes de nationalité étrangère hors Union Européenne exerçant en qualité d'enseignants sans autorisation du Rectorat ».
Des poursuites ont également été engagées à l'encontre de « deux personnes soupçonnées d'être les dirigeantes de l'établissement du chef d'ouverture d'un établissement privé d'enseignement scolaire malgré une opposition administrative ».
Vous nous aimez, prouvez-le....