La synagogue de Vienne était-elle la cible de l’attaque terroriste qui a fait au moins quatre victimes, lundi soir, dans la capitale autrichienne ? Il est compliqué d’en avoir la certitude.
Quand les premiers tirs éclatent vers 20 heures dans la rue Seitenstettengasse, qui abrite le Stadttempel, l’édifice religieux est déjà fermé. Plus personne ne s’y trouve, pas même les sentinelles armées qui assurent la protection des fidèles pendant les heures d’ouverture.
Oskar Deutsch, le président du consistoire israélite de Vienne, a depuis confirmé qu’il n’y avait pas de victimes parmi la communauté juive.
Nuit de Cristal
Ce bâtiment blanc à l’allure résidentielle, serré contre ses voisins dans une rue étroite, est depuis sa construction, en 1826, le témoin des attaques contre la communauté juive d’Autriche.
En 1938, juste avant l’Anschluss, celle-ci comptait 182 000 personnes rien qu’à Vienne. La ville est le creuset artistique et intellectuel de l’époque, et la bourgeoisie juive, qui compte dans ses rangs Stefan Zweig, Gustav Mahler et Sigmund Freud, y occupe une place importante.
Tout s’effondre dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, la nuit de Cristal, où les 90 synagogues de Vienne sont incendiées.
Seul le Stadttempel échappe aux flammes, probablement en raison de son imbrication dans une zone de logement.
Transformée en centre d’internement des juifs, elle assiste au cours des années suivantes à la quasi-disparition de la communauté juive de la ville.
Bar-mitzvah
Dans les années 80, c’est une nouvelle menace qui frappe. En avril 1979, la synagogue est une première fois prise pour cible par As-Saiqa, un groupe armé palestinien, qui fait exploser une bombe dans la cour du bâtiment, sans faire de victimes.
Deux ans plus tard, alors que les attaques liées à la cause palestinienne se multiplient à Vienne avec l’assassinat du président de l’association d’amitié austro-israélienne et une attaque à la bombe devant l’ambassade d’Israël, le Stadttempel est pris d’assaut pendant une bar-mitzvah.
Deux hommes, membres du groupe palestinien Abou Nidal, ouvrent le feu sur la foule, faisant deux morts et 18 blessés.
Jusqu’à la fusillade de lundi, ce bâtiment symbolique de la petite communauté juive de la ville était depuis resté à l’écart des menaces d’attentats, désormais commis au nom du jihad.
Alors que l’hypothèse de l’implication d’un autre tireur dans l’attaque n’a pas été écartée, Oskar Deutsch a appelé les synagogues, les écoles juives, les restaurants et les supermarchés casher à rester fermés ce mardi par précaution.
Source Liberation
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