mardi 3 mars 2020

Débaptiser la rue Youenn-Drezen : « Justifié et courageux »


Françoise Morvan, agrégée de lettres et docteur d’État, est une spécialiste du mouvement nationaliste breton. Elle a traduit de nombreux textes de Youenn Drezen. Selon elle, il n’y a pas d’ambiguïté sur le passé trouble de l’écrivain pont-l’abbiste.......Interview........


Vous avez traduit plusieurs textes de Youenn Drezen parus dans la presse collaborationniste, de 1941 à 1944. Quel est exactement le contenu de ces écrits ?
J’ai traduit de nombreux textes racistes et antisémites de Drezen car j’ai été indignée que ces textes ignobles soient réédités par un militant indépendantiste, Per Denez, sur fonds publics, de 1986 à 1991. 
Mes protestations sont restées lettre morte. En 1999, lorsque la mairie de Pont-l’Abbé a rendu hommage à Drezen, ces traductions ont été rendues publiques par les associations qui protestaient contre l’hommage rendu à ce collaborateur des nazis jamais repenti. 
La polémique a été étouffée, mais mes traductions ont été mises en ligne sur le site du Groupe Information Bretagne où chacun peut encore les lire. Dix ans après, en 2019, le professeur Daniel Quillivic a traduit ces textes et bien d’autres, constituant un épais dossier qui a enfin convaincu le maire de prendre ses responsabilités. 
Drezen est d’abord un militant politique. Après la Première Guerre mondiale, il a été l’un des premiers membres de Breiz Atao, un groupuscule raciste qui prônait la haine de la France et de tout ce qui pouvait nuire à la pureté de la « race bretonne ». 
Sur cette base, comme les autres militants séparatistes, il a naturellement collaboré avec les nazis qui lui ont offert une tribune sous l’Occupation. 
Au moment de la rafle du Vel’d’Hiv’, il rigole et incite les Juives à se coller l’étoile jaune sur le derrière, comme une plaque de vélo. Voilà un exemple de ses écrits.

Pourquoi tant de temps entre la réédition de ces écrits (dans les années 80) et la récente prise de conscience ?

Parce que des militants nationalistes veulent imposer leur version des faits, y compris en les falsifiant. 
C’est bien ce que montre l’actuelle campagne de presse qu’ils organisent avec le fils de Drezen niant l’antisémitisme de son père.

Source Le Telegramme
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