lundi 4 novembre 2019

Yvette Lundy, figure de la résistance, est morte à 103 ans


Cette institutrice s’était engagée dans la Résistance où elle fournissait notamment des faux papiers à des soldats évadés. Arrêtée, elle avait été transférée au camp Ravensbruck puis de Buchenwald......Portrait....... 


« J'étais solide à l'époque. J'avais 28 ans. Je ne voulais pas leur laisser ma peau. » Yvette Lundy, qui avait inlassablement témoigné sur son passé de résistante et sur l'horreur des camps, s'est éteinte à 103 ans ce dimanche à Epernay (Marne).
Son histoire avait inspiré le personnage de « Mademoiselle Lundi » dans le film « Liberté » de Tony Gatlif. Son rôle était tenu par Marie-José Croze.
Jeune institutrice à Gionges près de Reims, Yvette Lundy s'est engagée, comme ses frères et sa sœur, dans la Résistance. 
Egalement secrétaire de mairie, son accès à certains matériels, lui a permis de fabriquer des faux papiers et des fausses cartes d'alimentation pour des soldats évadés ou pour des jeunes hommes refusant de partir faire le STO en Allemagne. 
Elle a fourni également en papiers une famille juive ou encore caché des résistants dans son logement de fonction.

« Je n'oublierai jamais les cris dans la nuit »

Mais en juin 1944, Yvette Lundy est arrêtée par des hommes armés ayant faisant irruption dans la mairie. 
Emmenée au siège local de la Gestapo, elle est ensuite incarcérée à Paris avant d'être transférée dans un premier camp puis emmenée à Ravensbrück et enfin à Buchenwald. 
Elle sera libérée en avril 1945 par les Russes.
A partir des années 1960, Yvette Lundy a inlassablement raconté son histoire et celle des camps qu'elle a traversés aux collégiens et aux lycéens.
Elle avait également témoigné dans un livre-récit, « Fil de l'araignée », et fut élevée au grade de grand-officier de la Légion d'honneur. 
A la sortie du film « Liberté » où le personnage inspiré d'elle cache une famille de Tsiganes, elle s'était notamment confiée au Parisien. 
« Quand j'ai vu le film, j'ai été très émue », avait-elle reconnu. Interrogée pour savoir si elle avait des Roms dans les camps, elle avait répondu par l'affirmative. 
« Je n'oublierai jamais les cris dans la nuit et les femmes, au matin, qui n'avaient plus leurs enfants. »


Source Le parisien
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