En mai 2019, le journal américain Financial Times avait révélé que les smartphones d’une centaine de journalistes, militants des droits humains et dissidents politiques, avaient été attaqués par des logiciels espions qui exploitent une vulnérabilité de WhatsApp.
Ce 29 octobre, l’application qui appartient à Facebook a porté plainte contre l’entreprise NSO Group, qu’elle accuse d’avoir utilisé ses serveurs «pour envoyer des logiciels malveillants à environ 1 400 téléphones mobiles et appareils […] dans le but d’effectuer la surveillance d’utilisateurs WhatsApp spécifiques. Incapables de déchiffrer le chiffrement de bout en bout de WhatsApp, [NSO Group] a développé des logiciels malveillants afin d’accéder aux messages et autres communications après avoir été décryptés sur les dispositifs cibles. Les actions de [NSO Groupe] n’étaient pas autorisées par les plaignants et violaient les conditions d’utilisation de WhatsApp».
L’application de messagerie indique que les utilisateurs espionnés sont des «avocats, journalistes, militants des droits humains, dissidents politiques, diplomates et autres hauts fonctionnaires de gouvernements étrangers», dont les indicatifs des numéros de téléphone renvoient vers le royaume de Bahreïn, les Emirats Arabes Unis et le Mexique. WhatsApp note que NSO Group compte des clients originaires de ces mêmes pays.
«Protéger les droits de l’homme et la vie privée»
Hier, en relayant un nouvel article du Financial Times sur Twitter, le journaliste de Télérama Olivier Tesquet a remarqué que Gérard Araud, qui fut ambassadeur de France aux Etats-Unis de 2014 à 2019 et en Israël de 2003 à 2006, apparaissait sur le site de NSO Group au titre de «conseiller principal» de l’entreprise.
Interrogé publiquement sur Twitter par le journaliste sur cette nouvelle fonction, l’ancien diplomate a expliqué avoir «récemment rejoint NSO en tant que conseiller principal après son acquisition par de nouveaux actionnaires qui se sont engagés à aligner l’entreprise sur les principes directeurs de l’ONU sur les entreprises et les droits humains. Je conseille l’entreprise sur la façon de protéger les droits de l’homme et la vie privée».
Le 10 septembre 2019, NSO Group avait annoncé qu’elle s’engageait à lutter contre les abus en matière de droits de l’homme, et qu’elle recrutait pour cela trois conseillers : le diplomate français Gérard Araud, l’ancien secrétaire de la sécurité intérieure des Etats-Unis sous George W. Bush, Tom Ridge, et Juliette Kayyem, ex-secrétaire adjointe aux Affaires intergouvernementales du président Obama au département de la Sécurité intérieure.
Source Liberation
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