Chichinette est le surnom de Marthe Hoffnung, une française de confession juive qui a vécu la Seconde Guerre Mondiale d’une manière très particulière. Auteure d’un livre intitulé « Derrière les lignes ennemies », elle est devenue une espionne en infiltrant le camp nazi durant la guerre.......Portrait.........
Réussissant à berner l’ennemi, elle donna plusieurs informations cruciales à son service en France. Mais le film commence plus de 70 ans après l’armistice de 1945, où Marthe est désormais âgée de 96 ans (le film parcourt plusieurs années).
Marthe fait le tour du monde, pour raconter son histoire et transmettre son témoignage de l’Histoire. Toujours chaleureusement accueillie, elle est perçue comme une héroïne.
Pendant la première moitié du film, Nicola Alice Hens suit scrupuleusement Marthe à travers plusieurs conférences, plusieurs voyages, plusieurs rencontres. Si bien que le film se fait récipiendaire des histoires contées par Marthe, aussi attentif et fasciné que les personnes qui viennent l’écouter lors des conférences et des projections-débats.
CHICHINETTE, MA VIE D’ESPIONNE permet donc, d’espace en espace et dans une temporalité abstraite, de suivre la transmission d’un récit personnel, d’une Histoire vue par le prisme de l’espionnage, de valeurs humaines, et d’une personnalité joyeuse.
Le film permet de faire parler l’Histoire et l’intimité à travers les souvenirs, un mélange toujours saisissant au Cinéma : c’est toujours grâce à l’intimité que l’on capte mieux l’ambiance et la tragédie de l’Histoire.
Nicola Alice Hens a même la fabuleuse idée d’y intégrer des images d’archives (historiques ou personnelles) et un peu d’animation, pour rendre les émotions et les souvenirs encore plus vivants et concrets.
Cependant, la seconde moitié du film déçoit.
Progressivement, le documentaire est noyé par une voix-off de Marthe Hoffnung.
Nicola Alice Hens s’est lassée de montrer des séquences où le cadre suit la transmission de Marthe, et se met à insérer de la voix-off partout et tout le temps.
À partir de ce moment là, CHICHINETTE, MA VIE D’ESPIONNE oublie le côté transmission, pour devenir un grand récital historique. Certes l’histoire personnelle de Marthe est passionnante, mais toute la seconde moitié du documentaire est une compilation d’anecdotes en voix-off, avec peu de transitions.
Une compilation alimentée par de nombreuses images d’archives, et des captations contemporaines d’espaces historiques (une suggestion comme pouvait le faire Alain Resnais dans NUIT ET BROUILLARD).
Sauf que le documentaire de Nicola Alice Hens en devient lourd, presque pédagogique et surtout démonstratif.
CHICHINETTE, MA VIE D’ESPIONNE
Réalisation Nicola Alice Hens
Casting Marthe Hoffnung
Pays Allemagne
Durée 1h26
Sortie 30 Octobre 2019
Source On Like
Vous nous aimez, prouvez-le....