Afrotrane d’abord, donc. Trois musiciens de grand talent entourent Moundelé et son projet d’africanisation de la musique de John Coltrane : Olivier Hutman, piano, Marc Peillon, contrebasse, et le grand Tony Rabeson, batterie.
Nous sommes évidemment là dans le domaine du jazz modal, mélangé à des rythmes et mélopées africains, continent ou JB Moundelé a longuement séjourné.
Compositions originales (« Ghana dance », « Mondelé ») et hymnes coltraniens (« Impressions », « Afro blue », Lonnie’s lament ») se succèdent soulevant l’enthousiasme d’un public venu très nombreux pour applaudir le contrebassiste israélien mais réservant néanmoins un accueil chaleureux au saxophoniste ténor niçois et à ses brillants comparses.
Une musique très rythmée, voire dansante qui met du baume au coeur.
Puis après un bref entracte, Avishai Cohen fait son entrée sur scène, entouré de ses deux complices, le batteur Noam David et le pianiste Elchin Shirinov.
Et c’est parti pour presque deux heures de grand jazz, inspiré et virtuose, avec un trio soudé et complice, se soutenant mutuellement dans tous les instants de ce concert.
La contrebasse du leader fait merveille, tant il en use avec à la fois force et souplesse, démontrant à chaque intervention en solo la richesse de son jeu. Le matériel est issu du dernier album d’Avishai « Arvoles » qui est une sorte de somme de son travail de compositeur et comprend une série de compositions originales et chansons traditionnelles qu’Avishai a écrite au cours de ces dernières années.
Amples compositions qui oscillent entre jazz (passages de pur bebop où le piano de Elchin Shirinov fait merveille), musique orientale, et mélodies pop (on connait l’amour d’Avishai pour le pop-rock 70 ‘s, comme en témoigne son album « 1970 »), d’où un morceau à la mélodie très « beatlesienne » avec un intro au piano rappelant le fameux « White Album », mais tout de suite après retour au jazz le plus pur avec un morceau ultra rapide dynamité par la batterie de Noam David.
Après une standing ovation à faire vaciller les lambris du Conservatoire de Nice, retour sur scène d‘Avishai en solo qui s’empare du micro pour chanter une version du traditionnel « Sometimes I feel like a motherless child », puis est rejoint par les deux autres pour une autre chanson, celle-ci en hébreu, racontant l’histoire d’un amour malheureux.
Et on termina le concert sur une très belle version de « Remembering », l’une des premières compositions d’Avishai. Une soirée mémorable, à graver dans les annales du jazz azuréen.
Source Le Jazzophone
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