dimanche 6 octobre 2019

« L’absinthe, c’est comme une famille »


David Zibell habite sur le plateau du Golan, au nord de l’Israël, à 30 km de la frontière syrienne. Avec l’aide de sa femme, Alona, il distille son absinthe. Depuis quatre ans, ils viennent, chaque premier week-end d’octobre à Pontarlier pour les Absinthiades. Cette année deux de leurs bouteilles sont en compétition.......Rencontre........



Comment en êtes vous arrivés à distiller votre absinthe ?
On est arrivé en Israël en 2014 en provenance de Montréal. J’ai ouvert ma distillerie de whisky. Mais le problème c’est qu’il faut qu’il repose assez longtemps. 
Et là deux mois après notre installation, un ami m’a introduit à l’absinthe avec une bouteille d’une distillerie israélienne artisanale. J’ai tout de suite été séduit.

Et de la séduction à la production, il s’est passé quoi ?
Tout d’abord de longues recherches. L’absinthe c’est une boisson avec énormément d’histoire. 
Il y a une véritable culture de la fée verte dont j’ai voulu m’imprégner en lisant beaucoup. Puis j’ai commandé toutes les plantes nécessaires à la fabrication pour un essai. 
Les gens ont beaucoup aimé. C’est logiquement que j’ai décidé que l’absinthe serait le premier produit de ma distillerie, la distillerie Golani.

Vous commandez donc toutes les plantes nécessaires ?
Non, c’était simplement pour le test. J’ai développé des sources locales en Israël qui me permettent d’obtenir presque toutes les plantes nécessaires à la production.

Presque ?
Sauf la grande absinthe bien sûr, elle ne pousse pas chez moi (il rigole). La mienne vient du Val-de-Travers.

Et de là, comment en arrivez-vous à connaître Pontarlier ?
Encore une fois, c’est du bouche-à-oreille. Un ami tchèque qui fait de l’Absinthe m’a parlé de ce qu’il se passait ici et dans la région. 
Il y a quatre ans, je suis donc venu voir, en simple visiteur. J’ai passé un très bon moment. J’ai décidé que l’année suivante je reviendrai, et que j’amènerai ma propre absinthe.

Et vous avez tenu parole ?
Oui, c’est la troisième année consécutive qu’on vient. J’aime beaucoup, la ville bien sûr, mais aussi toute l’histoire qu’il y a derrière. Les gens sont vraiment passionnés, l’accueil est très bon. L’absinthe c’est comme une famille.

Une famille, c’est-à-dire ?
Il y a une vraie convivialité autour. Pour les Absinthiades, on sent vraiment les efforts locaux qui ont été consentis pour l’occasion. Ce genre de chose ça ne peut que mettre à l’aise. Et puis je dis une famille parce que j’ai une petite histoire familiale derrière. 
Quand je me suis lancé dans la production d’absinthe, ma mère m’a appris que mon arrière-grand-mère tenait un petit estaminet à Dunkerque qui ne servait que de l’absinthe. 
Il a dû fermer en 1915 suite à l’interdiction du breuvage. Aujourd’hui, j’en garde un petit souvenir, j’ai pu récupérer une des cuillères qu’elle utilisait pour la servir.

Vous avez fini quatrième l’année passée, vous espérez gagner pour cette 19e édition des Absinthiades ?
Cette année, on a vraiment fait des efforts sur la qualité de chaque plante. Après la recette reste la même donc on verra bien. Mais je ne viens pas forcément ici pour gagner. 
Je vois que les gens qui goûtent mon absinthe l’apprécient. Et ça c’est largement suffisant.

Propos recueillis par Pierre JEQUIER-ZALC

Source L'Est Republicain
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