Le secrétaire général du mouvement terroriste chiite libanais Hezbollah s’exprimant hier par écran interposé a déclaré « Trump et son administration savent très bien que la guerre contre l’Iran ne restera pas confinée aux frontières de l’Iran, et toute la région s’embrasera »......Détails.......
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a menacé hier soir (samedi), dans un discours prononcé à l’occasion de la «Journée d’al-Qods» (Journée de Jérusalem), de construire une usine de missiles balistiques de précision si les États-Unis tentaient de s’ingérer dans le dossier des armes. Dénonçant les intentions américaines de marginaliser l’Iran, il a toutefois estimé que l’éventualité d’une guerre entre les USA et l’Iran s’éloignait car le président américain sait que si cela devait arriver, « toute la région s’embrasera ».
Hassan Nasrallah a abordé la question du contentieux sur le tracé des frontières terrestres et maritimes, prise en charge par le sous-secrétaire d’État américain, David Satterfield, qui mène une médiation entre le Liban et Israël.
Selon le leader chiite, si les USA ont pris en charge ce dossier qui retarde l’exploration des hydrocarbures en Méditerranée, c’est afin de régler un autre dossier « dans l’intérêt d’Israël qui est celui des roquettes de haute précision » que possède le Hezbollah.
« Si les Américains veulent garder ce dossier ouvert, nous allons mettre en place une usine pour fabriquer ces missiles », a alors menacé Hassan Nasrallah lors de son discours prononcé à l’occasion de la Journée de Jérusalem. « Concernant les frontières, nous avons dit que nous n’avons pas de problème, et quoi qu’il se passe, nous nous tenons aux côtés de l’État, que nous soyons d’accord ou pas », a dit le chef du Hezbollah.
« Pendant deux ans, les ambassades, même celles des pays qui nous qualifient de terroristes, nous ont appelés pour nous dire que nous avons des missiles de haute précision et des usines pour les confectionner, et que cela dérangeait Israël.
Nous sommes des gens honnêtes et nous ne mentons pas. Oui, nous avons des roquettes de haute précision, et suffisamment pour bouleverser la région.
En cas d’agression israélienne, nous répondrons vite, directement et avec force », a-t-il affirmé avant de préciser : « Il n’y a pas au Liban, jusqu’à présent, des usines de fabrication de roquettes de haute précision. »
« Il est de notre droit d’avoir n’importe quelle arme, de confectionner n’importe quelle arme.
Les Américains n’ont pas à débattre avec nous de ce droit. Nous avons la capacité scientifique et humaine pour confectionner des armes, et si les Américains veulent garder ce dossier ouvert, nous avons les moyens de mettre en place une usine. Nous pouvons même vendre des armes et soutenir le Trésor américain.
Alors, que Satterfield fasse ce qu’il à faire et ferme ce dossier », a-t-il lancé. « Toute la région s’embrasera » Sur « les tentatives de marginaliser l’Iran », Hassan Nasrallah a accusé le conseiller américain à la Sécurité nationale John Bolton, qui avait affirmé qu’il « n’est pas dans l’objectif des USA de faire tomber l’Iran », d’être un menteur.
« Si l’Iran était faible, il y aurait eu une guerre depuis longtemps. Mais Trump et son administration savent très bien que la guerre contre l’Iran ne restera pas confinée aux frontières de l’Iran et que toute la région s’embrasera. Tous en paieront le prix, et en premier lieu les Israéliens et les Saoudiens. À ce moment-là, le prix du baril de pétrole sera à 200 et 300 dollars, et Trump perdra les élections.
Si les États-Unis veulent aller à la guerre, ils devront refaire leurs calculs », a poursuivi le leader chiite avant de réaffirmer que l’éventualité d’une guerre (contre l’Iran) s’éloigne.
« Où est la distanciation ? » Au sujet des sommets qui ont lieu en Arabie saoudite, Hassan Nasrallah a estimé qu’il s’agit d’une « conséquence de l’échec » saoudien.
« Un appel au secours, un cri de détresse », a-t-il ironisé. Il a dans ce cadre critiqué la position libanaise affirmant qu’elle n’est pas « en accord avec la déclaration ministérielle ».
« Où est la distanciation ? s’est-il interrogé. Le courant du Futur peut publier le communiqué qu’il veut, cela ne nous dérange pas, mais nous sommes d’accord sur le fait que l’État libanais doit se distancier, et ce qui s’est passé à La Mecque est contraire à cela. » Hassan Nasrallah s’en est pris en outre violemment contre ce qu’il est convenu d’appeler « le marché du siècle ».
« Notre devoir est de nous opposer à “l’accord du siècle” », a-t-il déclaré en référence au plan de règlement du conflit israélo-palestinien porté par le président Donald Trump et déjà rejeté par les Palestiniens. « Est-ce que nous pouvons faire échec à cet accord ? Oui. Aujourd’hui, l’administration américaine œuvre matin et soir pour l’appliquer.
Mais en face, il y a un axe très fort. Nous devons avoir l’espoir, la vision, nous, Libanais, Palestiniens, Syriens… et tous ceux qui appuient la cause palestinienne », a lancé Hassan Nasrallah.
« Nous devons empêcher ce crime historique. Le projet américain et sioniste est de renforcer Israël et de normaliser sa présence. Et cela signifie, en parallèle, en finir avec la cause palestinienne », a-t-il mis en garde.
« L’axe de la résistance est plus fort que jamais, contrairement à ce que certains disent », a aussi assuré le leader chiite.
À titre d’exemple, « si dans les années 70 la résistance palestinienne avait des Katioucha tout au plus, aujourd’hui Gaza peut frapper Tel-Aviv et de nombreuses colonies sionistes.
Au Liban, il ne fait aucun doute qu’il n’y a jamais eu une résistance contre Israël telle qu’elle se présente actuellement. Et aujourd’hui, Israël craint cette résistance », a-t-il dit.
Et le numéro un du Hezbollah de poursuivre : « En Syrie, tous les jours des informations sont révélées sur une coopération entre Israël et des groupes armés. Ses groupes ont échoué. En Irak, les tentatives américaines de contrôler à nouveau ce pays ont échoué. À quoi servent ces sommets aujourd’hui ? C’est une détresse saoudienne et une preuve de l’échec de l’Arabie au Yémen », a encore dit le leader chiite en faisant valoir que « le Yémen est une partie essentielle de l’axe de la résistance ».
Il a ensuite soutenu que l’« Iran est la première et véritable force régionale ». « Certains disent que la première force régionale est l’Arabie saoudite, mais Trump leur a dit : si nous ne vous protégeons pas deux semaines, vous ne tiendrez pas le coup », a ironisé Hassan Nasrallah.
« Je ne dis pas qu’Israël est faible. C’est un État fort. Mais en 2019, Israël est plus faible que jamais. Qui aujourd’hui a peur d’Israël ? Le Liban ? Le peuple palestinien ? L’entité sioniste a peur des roquettes du Liban, de Gaza, de Syrie, d’Iran et peut-être même du Yémen.
Corruption, divisions internes profondes, divisions politiques, l’échec de Netanyahu dans la formation d’un gouvernement, les nouvelles élections… Quand Israël était-il comme ça ? » s’est interrogé Hassan Nasrallah.
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