À quelques jours de l’ouverture de sa saison 2019, le musée d’art et traditions populaires de Marmoutier vient d’enregistrer le don de cinq lithographies originales du grand peintre et enfant du pays, Alphonse Lévy. Une chance appréciable pour le musée et ses visiteurs......Détails.......
Issu d’une riche famille de négociants juifs, Alphonse Levy (1843-1918) part pour la capitale en 1860. Il ne sera pas commerçant comme ses parents mais artiste-peintre. Ses premiers dessins sont publiés dès 1865 dans des journaux satiriques.
En 1903, il publie sous le titre de « Scènes familiales juives » un recueil de 120 lithographies. Celles-ci présentent avec un mélange d’ironie et de tendresse, la vie quotidienne des juifs ruraux d’Alsace.
En 1904, il séjourne chez des parents en Algérie où il dessine le quotidien des juifs nord-africains. Si ses coreligionnaires lui reprochaient de montrer la réalité humble et naïve de leurs ancêtres, Alphonse Lévy reste le témoin unique du judaïsme rural alsacien aujourd’hui disparu.
C’est à ce titre qu’il est illustré au musée de Marmoutier par une belle collection que viennent enrichir les cinq pièces offertes. Deux donateurs se sont rencontrés fortuitement ; l’un achetant une lithographie à l’autre par Internet.
Daniel et son épouse Corinne ont donc rencontré les vendeurs Claude et Josiane. Mus par leur passion commune pour l’art, ils se sont liés. La découverte du musée et l’attachement qui est né pour cette association ont poussé ces collectionneurs à un don commun.
Daniel et Corinne ont fait l’acquisition, il y a dix ans, d’une ferme de village du XVIIIe siècle proche de Strasbourg. Leur quête d’une décoration de qualité les a amenés à acquérir une lithographie d’Alphonse Lévy auprès de Claude et Josiane.
Ces derniers vivent dans les environs de Saverne. Claude, informaticien retraité, est un amateur d’art passionné et s’est fait une spécialité des peintres régionaux. Une de ses recherches l’a guidé à Montpellier où était mis en vente ce lot de cinq lithographies du peintre maurimonastérien réalisées en 1915 au profit des blessés de guerre.
Ces cinq œuvres sur papier fort, de 40 x 60cm, traitent un même thème : la guerre. Pas de sujet confessionnel ici mais le désarroi commun du petit peuple : le désespoir d’un père devant la tombe de son unique fils, les vieux comédiens désabusés, le blessé qui découvre aigri les amusements de l’arrière…
Ce remarquable ensemble cohérent enrichira au musée la collection déjà abondante de peintures, lithographies et sculptures du peintre.
Le musée d’art et traditions populaires ouvrira sa saison 2019 le dimanche 5 mai à 10 h avec son exposition temporaire portant sur « la peinture sous verre et les églomisés en Alsace ».
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