D'anciens ministres européens ont lancé une mise en garde avant la présentation du plan Trump sur le conflit israélo-palestinien. Ils s'inquiètent de l'indifférence de Washington sur l'extension des constructions en Judée et en Samarie et réaffirment leur soutien à la solution des deux Etats.......Analyse........
Le 25 mars, à la Maison-Blanche, le président Donald Trump a, une nouvelle fois, apporté son soutien au Premier ministre Benyamin Netanyahou avant les élections en Israël.
Le « deal of the century », le plan du siècle de Donald Trump pour résoudre le conflit israélo-palestinien, n'est pas encore connu, mais il suscite déjà des réactions.
Dans une lettre adressée à la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, trente-sept anciens Premiers ministres, ministres des Affaires étrangères et dirigeants européens, réaffirment leur soutien à une solution qui doit comprendre la création de deux Etats souverains, israélien et palestinien.
Dans cette lettre dont des extraits ont été publiés notamment par le « Haaretz » mais aussi « Le Monde », ils s'inquiètent du fait que « malheureusement, l'actuelle administration américaine s'est éloignée des politiques longtemps suivies par les Etats-Unis et a pris ses distances vis-à-vis des normes du droit international ».
Ainsi, ils notent la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme seule capitale de l'Etat d'Israël et son « inquiétante indifférence » face à l'extension des constructions israéliennes en Judée Samarie.
L'objectif de cette lettre est avant tout de mettre en garde l'Europe afin qu'elle refuse de s'associer à un plan qui ne respecte pas les paramètres réaffirmés constamment par l'Union européenne lors des discussions parrainées par les Etats-Unis dans le passé.
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Pour l'ancien ministre Hubert Védrine qui figure parmi les signataires du texte à côté notamment de Jean-Marc Ayrault ou encore de Guy Verhofstadt, « il fallait marquer le coup pour rappeler quelques principes de base » et montrer que l'on ne doit pas se décourager. Ne rien faire serait la reconnaissance de « la défaite totale » des Palestiniens. Cette démarche européenne n'est pas faite dans « un esprit stérile mais pour établir des marqueurs ».
D'après des informations obtenues par le « Washington Post », le plan qui pourrait être rendu public au cours du printemps ou au début de l'été, devrait avant tout promouvoir une amélioration des conditions de vie des Palestiniens et entériner le contrôle d'Israël sur la Judée Samarie.
Mais en revanche, ce projet, promis depuis deux ans et dont l'élaboration a été confiée au gendre du président américain, Jared Kushner et à des conseillers de la Maison-Blanche, ne va pas jusqu'à reconnaître la pleine souveraineté à un Etat Palestinien.
D'après le quotidien, il s'agirait plutôt de l'acceptation d'une simple « autonomie » palestinienne.
Ce qui semble inacceptable pour le président palestinien Mahmoud Abbas qui considère les Américains comme trop favorables à Israël.
Seul accord entre Européens et Américains : leur « frustration » face l'échec jusqu'à présent des négociations visant à établir une paix durable. Mais un projet créant pour les Palestiniens « une entité dépourvue de souveraineté » éliminerait cette perspective, selon les Européens.
Jacques Hubert-Rodier
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