Les personnages sur la photo sont légèrement dédoublés, comme si la pellicule s’était enrayée. Le cliché en noir et blanc montre le visage confiant d’une jeune fille qui se sait aimée. Sur son épaule repose la main rassurante et protectrice du père.......Détails.......
Dans l’album d’une époque au bord du précipice, juste avant la catastrophe annoncée de l’extermination des Juifs par les nazis, cette image floue de Marceline Loridan-Ivens et de son père Salomon Rozenberg symbolise le fardeau de la mémoire porté par cette femme, éternelle inconsolée, éternelle révoltée ayant échoué à la fin de sa vie, pour son plus grand regret, à changer les consciences.
Cette photo, projetée en arrière-plan sur la scène du Forum des Images, le 30 octobre 2014, constitue la trame de la conversation qui s’est tenue entre Marceline, alors âgée de 86 ans, et le réalisateur Yves Jeuland.
Elle est là, trace du bonheur enfui, quand Marceline évoque son enfance dans une famille juive polonaise émigrée en France, le pays de la liberté ; quand elle parle de sa déportation, avec son père, pour l’enfer d’Auschwitz-Birkenau et de son retour douloureux, seule, dans une société française délibérément sourde. Elle est là, en surplomb de ce récit d’une vie « balagan », un mot hébreu qui évoque la pagaille.
Elle est là, enfin, flottant sur les chants français et yiddish qu’Eric Slabiak interprète, entre deux confessions, dans l’obscurité de la salle recueillie.
Pour commémorer la Journée internationale dédiée à la Mémoire des Victimes de l’Holocauste, Arte convoque ce témoin essentiel de la Shoah, disparu en septembre dernier.
Alors qu’aujourd’hui, en France, un nombre important de jeunes gens n’ont jamais entendu parler du génocide juif, alors que l’antisémitisme est, plus que jamais, un fléau qui hante le Vieux Continent, cette soirée de télévision est essentielle.
Quelle force vitale exemplaire chez cette grande dame frêle, tour à tour grave et facétieuse face aux questions de son interlocuteur ! Toute sa vie, Marceline aura eu 15 ans, l’âge de sa déportation, l’âge de l’innocence brisée…
Elle est là, trace du bonheur enfui, quand Marceline évoque son enfance dans une famille juive polonaise émigrée en France, le pays de la liberté ; quand elle parle de sa déportation, avec son père, pour l’enfer d’Auschwitz-Birkenau et de son retour douloureux, seule, dans une société française délibérément sourde. Elle est là, en surplomb de ce récit d’une vie « balagan », un mot hébreu qui évoque la pagaille.
Elle est là, enfin, flottant sur les chants français et yiddish qu’Eric Slabiak interprète, entre deux confessions, dans l’obscurité de la salle recueillie.
Pour commémorer la Journée internationale dédiée à la Mémoire des Victimes de l’Holocauste, Arte convoque ce témoin essentiel de la Shoah, disparu en septembre dernier.
Alors qu’aujourd’hui, en France, un nombre important de jeunes gens n’ont jamais entendu parler du génocide juif, alors que l’antisémitisme est, plus que jamais, un fléau qui hante le Vieux Continent, cette soirée de télévision est essentielle.
Quelle force vitale exemplaire chez cette grande dame frêle, tour à tour grave et facétieuse face aux questions de son interlocuteur ! Toute sa vie, Marceline aura eu 15 ans, l’âge de sa déportation, l’âge de l’innocence brisée…
Vous nous aimez, prouvez-le....