En cette rentrée de janvier 2019, le journaliste d’investigation canadien Matti Friedman est traduit chez Liana Levi. Palpitant, historique et original, Espions de nulle part suit les traces de 4 agents secrets israéliens qui sont nés dans des pays arabes et se sont servis de leur identité et de la langue de leur enfance pour servir l’Etat d’Israël tout juste né.......Détails........
Ils sont nés en Syrie, au Yemen, en Irak ou en Egypte, ils ont été arraché brusquement à leur pays natal au temps de la création de l’Etat d’Israël.
Et dans un pays qui s’est perçu comme fondamentalement constitué de juifs européens, où les juifs arabes ont été parqués dans des camps pour migrants, Gamliel, Yakuba, Isaac et Hayakuk ont œuvré pour les services secrets israéliens en faisant de l’arabe une force et un sésame.
Matti Friedman se met d’abord en scène puis disparaît pour suivre la trajectoire, les actions et les destins de ces quatre hommes.
Ça marche comme n’importe quelle histoire d’agent secret : on ne lâche pas le livre et en plus la dimension de témoignages et l’éclairage nouveau sur la condition des et le rôle des juifs orientaux dans les fondations de l’Etat d’Israël est un apport documentaire considérable.
Un apport que l’auteur voudrait pousser jusqu’à suggérer qu’aujourd’hui encore les juifs orientaux ont un rôle à jouer en Israël, notamment pour la paix avec les Palestiniens dont ils sont proches, par la langue, comme par la culture.
Matti Friedman, Espions de Nulle Part, trad. Anne Rabinovich, Liana Levi, collection « Documents », 304 p. 21 euros, parution en janvier 2019.
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