Dans un monde de dépravations comme le notre, la Thora nous met toujours en garde contre nos impulsions. Dès l’instant où nous les maîtrisons, la société qui nous entoure se porte mieux. Yossef subit les avatars d’un pays comme l’Egypte qui a perdu son âme parce qu’elle a privilégié la luxure à la morale...
Yossef donc, vit esclave dans un palace : la propriété du chef des cuisines. Cette place a l’avantage de procurer à cet homme, vendu par ses frères, un gîte, un couvert et même de l’estime.
Potiphar, chef des cuisines du Pharaon lui confie la marche de sa maison. Tout va bien jusqu’au jour où l’épouse de Potiphar attire Yosseph dans cette spirale de la débauche.
Yossef résiste mais cette femme va le piéger. Par dépit, elle le dénonce à son mari qui le met en prison.
Yossef, auparavant justifie son attitude d’homme intègre par d’une part la confiance de son maître qu’il n’a Pas envie de trahir.
Il ajoute à l’intention de la femme de Potiphar cette tirade du verset 9 chapitre 39 : « comment ferai-je ce grand méfait et je fauterai devant D. »
A première vue Yossef n’était pas insensible aux avances de cette épouse peu scrupuleuse des lois de la famille et des devoirs du couple.
Yossef craint aussi bien le mari que D. Pourtant la vie ne lui a pas souvent souri.
Il est loin de sa famille, il a perdu sa dignité d’homme puisqu’il est réduit à l’état d’esclave.
A-t-il le droit de penser dans un monde hostile et ingrat ? a-t-il le scrupule des hommes libres pour donner des leçons de morale à ceux qui normalement devaient montrer l’exemple ?
Il s’accroche dans ce fatras d’êtres au mensonge facile et accommodant de faire appel à D. Il peut certainement échapper à la justice des hommes.
Il peut lui aussi trouver refuge dans les nombreux plis de son histoire et mettre tous ses malheurs sur le compte du Ciel.
Mais il a encore cette force intime et profonde que ce cauchemar n’est qu’un épisode dans les épreuves que tout un chacun subit avec plus ou moins d’acuité. Sortir de ce labyrinthe réclame un certain courage certes mais surtout une ligne de conduite irréprochable.
Après l’épreuve de la prison, il est mis devant le Pharaon pour dévoiler éventuellement le secret de ses rêves. Là encore il réussit mais il précise derechef au Maître du pays « que c’est D. qui répondra au salut du Pharaon » (ch.41 v.16).
Il ne tire pas profit d’une situation qui peut lui apporter un certain répit dans cette liste de coups qu’il prend depuis plus de dix ans.
Dans cette confrontation du gouverneur Yossef face à ses frères qui ne pouvaient pas le reconnaître, la vengeance ou seulement la rancune avait un terrain fertile pour planter ses flèches empoisonnées. Yossef s’y emploie pour brouiller les pistes mais le naturel revient vite au galop. Il déclare à ses anciens bourreaux : « je crains D. » ( ch. 42 v. 18 )
Yossef obtiendra le titre de Tsadiq : le juste. Il a prouvé et le prouvera dans sa confrontation avec ses frères la justesse de son attitude.
Sa rectitude dans l’adversité comme dans la réussite sociale, suivront le fil de la parole divine.
Rav S. Malka
Source Chiourim