lundi 2 février 2015

Netanyahou aux Etats-Unis ? Fait rarissime, le Mossad s'est invité dans les débats...

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La gauche israélienne et le Haaretz (Yedioth également) ne font pas le moindre cadeau au Premier Ministre. Pas un jour sans un incident où une polémique. Cette semaine le point central de l’attention : la visite de Netanyahou aux Etats-Unis prévue pour le 3 Mars 2015...
 


Dans Le Point, Armin Arefi (Copyrights) : "Le Premier ministre israélien provoque un nouvel incident diplomatique avec l’indéfectible allié d’Israël : les États-Unis. Déterminé à faire échouer la politique de Barack Obama à l’égard de l’Iran – le président américain ne veut pas que le Congrès américain vote de nouvelles sanctions pouvant faire échouer les négociations sur le dossier nucléaire – le Premier ministre israélien réussit la prouesse de se faire inviter au Congrès le 3 mars prochain pour s’exprimer sur la menace que représente l’Iran.
 Un honneur rarissime pour un dirigeant étranger – à l’exception de Netanyahou qui s’exprimera devant le Congrès américain pour la troisième fois en 19 ans -, mais surtout une ingérence dans les affaires américaines aux yeux de la Maison-Blanche.

D’autant plus qu’elle n’a pas du tout été prévenue. “Le protocole classique est que le dirigeant d’un pays prenne contact avec le dirigeant du pays dans lequel il se rend”, a ainsi rappelé Josh Earnest, porte-parole de Barack Obama, peinant à cacher son agacement. “Cet événement semble donc être un écart au protocole.”
À l’origine de ce “camouflet anti-Obama”, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boenher, qui a présenté son invitation comme “la marque de notre engagement sans faille en faveur de la sécurité et du bien-être de son peuple (de Benyamin Netanyahou)”. Les observateurs y voient davantage la réponse du camp républicain aux menaces du président américain d’opposer son veto à toute sanction américaine.
Un précédent “dangereux et toxique”, s’est alarmé jeudi le quotidien israélien Yedioth Ahronoth.

“Le Parti républicain américain se mêle des élections ici (en Israël) et, en retour, un parti israélien se mêle de politique là-bas.” Et le journal de droite de conclure : “Ils aident Netanyahou à battre ses adversaires ici et lui les aide à humilier leurs rivaux.” Fait rarissime, le Mossad s’est également invité dans les débats.
Conscients qu’un échec des négociations avec l’Iran relancerait la course à la bombe, ce qui n’est certainement pas dans l’intérêt d’Israël, les services de renseignements extérieurs israéliens se sont lancés dans un intense lobbying à Washington, visant à convaincre les sénateurs américains du danger que représenteraient de nouvelles sanctions contre la République islamique. “Cela reviendrait à lancer une grenade dans le processus”, a résumé le secrétaire d’État John Kerry, affirmant rapporter les propos d’un haut responsable israélien du renseignement.

En réaction, le Mossad s’est fendu d’un démenti.
Barack Obama s’est abstenu de tout commentaire. En revanche, la Maison-Blanche a indiqué qu’il ne rencontrerait pas Benyamin Netanyahou en mars “en raison de la proximité des élections en Israël”. Netanyahou, lui, persiste et signe. “J’irai partout où je serai invité pour faire entendre la position d’Israël et pour protéger son avenir et son existence”, a-t-il insisté dimanche".

Source Israel Valley