Quatre Franco-Israéliens ont été condamnés mercredi à Dax (Landes) à des peines allant de 4 à 8 ans de prison ferme dans une affaire d'arnaque aux encarts publicitaires sur internet, visant plus de 550 victimes, escroquées à hauteur de 4 à 5 millions d'euros, a-t-on appris de source judiciaire...
Le tribunal correctionnel a condamné Jacques Benayoun, âgé d'une soixantaine d'années, et son fils Boris, âgé d'une quarantaine d'années, pour escroquerie et tentative d'escroquerie. M. Benayoun a été condamné à 8 ans de prison assorti de 400.000 euros d'amende tandis que son fils a écopé de 7 ans de prison et 300.000 euros d'amende.
Les deux autres prévenus, Henri Elharrar et Benoît Vacheron, ont été condamnés chacun à quatre ans de prison ferme et 150.000 euros d'amende.
La question des dommages et intérêts sera discutée lors d'une audience civile qui se tiendra en décembre.
Le procureur de la République de Dax, Frédérique Porterie, a globalement été suivi dans ses réquisitions, à l'exception de sa demande de non confusion des peines avec celles d'une précédente condamnation des Benayoun par le tribunal d'Evry en 2010, portant sur des faits antérieurs et similaires.
Jacques et Boris Benayoun, qui avaient déjà purgé respectivement deux et un an de prison pour ces faits, devront donc encore effectuer 6 ans de prison ferme chacun. Ils ont été incarcérés à la maison d'arrêt de Mont-de-Marsan.
Les deux hommes opéraient depuis un centre d'appel basé à Ashdod, en Israël, où leurs salariés francophones devaient proposer à des artisans, commerçants et agriculteurs dans toute la France, des encarts publicitaires sur des annuaires en ligne, présentés comme gratuits.
"Les victimes recevaient un fax, qu'elles retournaient signé en pensant que l'encart était gratuit. En réalité, il y avait en bas une clause illisible indiquant qu'ils devaient payer", a expliqué à un correspondant de l'AFP Mme Porterie.
Les impayés réclamés, "astronomiques", ont atteint jusqu'à 78000 euros pour l'une des victimes. L'argent escroqué était rapatrié jusqu'en Israël par le biais de sociétés écrans, a-t-elle ajouté.
L'enquête, ouverte en 2007 par le parquet de Dax à la suite du dépôt de plainte de deux commerçants de l'agglomération dacquoise, a permis de centraliser dans les Landes les quelque 550 autres arnaques réparties dans toute la France.
La coopération judiciaire avec Israël a permis l'interpellation de Jacques Benayoun, la tête du réseau, puis son extradition vers la France en 2009
Source Notre Temps