mercredi 18 juin 2014

Plage à Jérusalem : les foudres des religieux


Des manifestants religieux ultra-orthodoxes ont fustigé samedi l'ouverture d'une plage artificielle dans le quartier Emek Refaim à Jérusalem, et exprimé leur consternation concernant l'ouverture de la rue Hanevi'im à la circulation et aux commerces pour la durée du Shabbat, jour de repos national, rapporte le quotidien Haaretz. Le journal religieux Yated Ne'eman a publié en une, la fureur provoquée par l'établissement de la plage artificielle, sous le titre: "scandale: La municipalité de Jérusalem va inaugurer la semaine prochaine l'ouverture d'un immense complexe pour les profanateurs de Shabbat"...



Inaugurée les 12 et 13 juin, la plage artificielle se situe près des quartiers de la "Colonie allemande" et du quartier résidentiel de Baka, à Jérusalem, à l'emplacement d'une ancienne gare ferroviaire transformée en lieu de tourisme. La "Tahana Rishona", où la gare rénovée a construit son complexe de plage pour concurrencer Tel Aviv, un espace de 2 000 mètres carrés avec un simulateur de surf, des terrains de volley et des douches de plage ouvertes. Un "BeachBus" propose notamment un billet aller-retour à 50 shekels pour se rendre à la plage "Banana Beach" de la ville blanche.
L'article du journal ultra-orthodoxe accusait fermement le maire de la ville, Nir Barkat, qui est, selon cette communauté, à la tête des "persécutions et harcèlements" contre les religieux.
La municipalité a immédiatement réagi en menaçant le journal extrémiste de porter plainte pour diffamation, en insistant sur le fait que ce journal est géré par des entrepreneurs privés.
Cependant, le député du parti ultra-orthodoxe ashkénaze Yahadout haTorah (Judaïsme unifié de la Torah), Moshe Gafni a déclaré que "la municipalité a le pouvoir d'autoriser ou d'interdire les sites nuisant à la population", ce qui valable pour les entrepreneurs privés aussi.
Bien que le site de divertissement ait fonctionné ce week-end sans perturbations, les ultra-orthodoxes ont menacé d'entreprendre des mesures concrètes contre le complexe, ouvert depuis 2012.
L'un des leaders de la communauté orthodoxe, Moshe Sternbuch, a publié une lettre dans laquelle il définit le complexe d'"abomination inouïe, où la sainteté de la ville est terriblement violée".
Rabbi Moché Sternbuch, un chef de file dans la communauté ultra-orthodoxe, a publié une lettre qualifiant le complexe "d'abomination, inouïe, où ils violent terriblement la sainteté de la ville sainte".
Les membres du Conseil ultra-Orthodoxe affirment que des plaintes sévères ont été déposées contre les autorités municipales ces dernières années.
La plupart des plaintes venaient des habitants religieux des quartiers mixtes et à majorité ultra-orthodoxe, comme Ramot ou bien encore Neve Yaakov.
Les réclamations se portaient d'abord sur la demande de construction de nouveaux logements, d'espaces publics et de synagogues. Les ultra-orthodoxes se sont également plaints d'être exclus des centres communautaires dans les quartiers mixtes.
Deux agressions samedi dernier
Deux membres du Conseil municipal de Jérusalem ont été agressés samedi dernier, lors d'une manifestation de religieux ultra-orthodoxes, contre l'ouverture de la rue Hanevi'im le samedi, jour de repos national, rapporte le quotidien Haaretz.
Les deux membres du Conseil, Yossef Alalou et Laura Verton, tous deux membres du parti de la Gauche israélienne Meretz ont été roués de coups et insultés.
Alalou est considéré comme l'un des plus importants représentants de la communauté laïque de la ville.
Source I24News