mercredi 5 juin 2013

Steinitz : « les S-300 vendus à la Syrie peuvent se retrouver dans les mains iraniennes »



Une des principales préoccupations d’Israël concernant la possible vente de missiles de défense anti-aériens russes S-300 a la Syrie, c’est qu’ils peuvent ensuite être transféré en Iran, a déclaré mardi le ministre des affaires stratégiques, Youval Steinitz. Moscou a jusqu’à présent refusé de livrer ces missiles anti-aériens modernes à Téhéran, qui a pourtant tenté à maintes reprises d’atteindre cet objectif au cours de la dernière décennie.

« Nous sommes très préoccupé par la nouvelle livraison d’armes sophistiquées à la Syrie elle-même, » a dit Steinitz lors d’un discours au Jerusalem Center for Public Affaires (JCPA).
« Nous ne comprenons pas la position de la Russie à ce sujet. Pourquoi quelqu’un devrait livrer à Assad des missiles balistiques, anti-aériens ou anti-navires en ce moment même ? »
Steinitz a énuméré trois raisons pour la forte opposition d’Israël à cette vente : que cela encourage Assad à poursuivre la guerre contre les rebelles et le détourner de toute idée de compromis avec l’opposition, que les armes pourraient trouver leur chemin, à cause de l’instabilité en Syrie, vers les mains du Hezbollah ou d’autres organisations terroristes, et qu’elles puissent être transféré vers l’Iran.
« Peut-être, à cause du désordre en Syrie, de la très forte dépendance de la Syrie vis-à-vis de l’aide iranienne, certaines de ces armes peuvent malheureusement trouver leur route vers les iraniens. C’est très mauvais, et contre l’embargo des armes à l’Iran, » a dit Steinitz. Il a ajouté que ces missiles n’ont pas seulement des capacités défensives, mais, en raison de leur capacité à abattre des avions à 200 kilomètres, pourraient également être utilisés offensivement. Déployés sur Damas, ces missiles pourraient cibler l’aviation israélienne, y compris les avions civils, survolant Haïfa et Tel Aviv, a-t-il dit.
Steinitz, qui a déclaré qu’Israël entretient de bonnes relations avec la Russie et une « très bonne et étroite concertation » avec le Kremlin, a ajouté qu’il y avait des raisons de croire que les russes pourraient être persuadés de ne pas livrer ces armes en ce moment.
« Nous avons des raisons de croire qu’il y a encore de la place pour convaincre les russes sur cette question, » a-t-il dit.
« Nous avons reçu des éclaircissements, et nous avons des raisons de croire que ces missiles ne sont pas encore livrés, ou ne pourront pas être livré dans un proche avenir au moins. » Le président russe Vladimir Poutine, quant à lui, a défendu mardi les ventes d’armes russes au gouvernement syrien, mais a déclaré que Moscou n’avait pas encore livré les S-300 à Damas.
Poutine a déclaré lors d’une conférence de presse après un sommet des dirigeants de l’Union Européenne que la Russie ne voulait pas bouleverser l’équilibre militaire dans la région et que l’ensemble de ses ventes d’armes à la Syrie était conforme au droit international. Il a également fait l’éloge du système S-300 comme l’un des meilleurs au monde, mais a ajouté : « le contrat a été signé il y a plusieurs années, mais il n’a pas encore été rempli. »
Le mois dernier, Assad a déclaré a la chaîne libanaise Al-Manar que la Syrie avait reçu une première livraison de missiles S-300 de la Russie en vertu d’un accord signé avant le conflit qui sévit actuellement dans son pays.

Source JerusalemPlus