Après le compte-rendu d'un enseignant de Jaffa sur l'expérience tumultueuse qu'il a vécue en voulant réserver une sortie scolaire au parc de loisirs Super Land, celui-ci a fini par préciser que c'est à la demande des écoles que des jours d'activités distincts sont aménagés pour les jeunes élèves juifs et arabes.
Mardi, Khaled Shakra, enseignant d'une classe de cinquième de l'école Ajial de Jaffa, a voulu réserver des entrées au parc d'attractions Superland pour le "Yom kef" (journée plaisir et détente en fin d'année scolaire) de sa classe.
Un opérateur de Superland lui offre trois options : les 17, 18 ou 19 juin et l'enseignant fait aussitôt une réservation pour le 18 juin.
Mais dès qu'il a commencé à égrener toutes les informations nécessaires sur l'école, il aurait été mis en attente et un autre opérateur prenant le relais l'aurait informé que les dates qui lui avaient été proposées initialement, n'étaient plus disponibles.
Flairant une autre explication, Khaled a rappelé quelques minutes plus tard, changeant son prénom.
Demandant les mêmes dates que précédemment, il a la surprise de se voir proposer les dates qui lui ont été refusées pour sa classe, soudainement redevenues disponibles.
Toutes ces informations Khaled Shakra les a relatées sur sa page Facebook. Il y a décrit sa frustration et sa déception devant cette différence de traitement.
L'histoire a fait boule de neige et a suscité des réactions indignées aussi bien dans la société civile que dans la classe politique israélienne.
Le mouvement de jeunesse Hashomer Hatzair a immédiatement fait savoir que les milliers d'enfants qui fréquentent ses camps, n'iront pas à Superland cet été.
Le député Michal Rosin (Meretz) a appelé le ministre de l'Éducation Shay Piron à engager les écoles publiques à boycotter ce parc.
Le ministre de la Défense Moshe Yaalon a lui aussi exprimé sa honte devant un tel incident, se demandant "comment chacun d'entre nous aurait réagi si dans un autre État, il s'avérait que des journées séparées étaient organisées entre écoles ordinaires et écoles juives".
Le ministre de l'Éducation Shay Piron a pour sa part appelé Khaled Shakra jeudi matin pour l'assurer de son soutien et réaffirmer que "les valeurs d'égalité, de partenariat et de tolérance sont au cœur de la politique du ministère de l'Éducation".
Enfin la ministre de la Justice Tzipi Livni a demandé au procureur général Yehuda Weinstein de vérifier si Superland avait fait preuve d'une telle discrimination envers les élèves arabes.
La société Superland a de son côté réagi très vite au récit de Khaled Shakra arguant que si, en en fin d'année scolaire, elle ouvre ses parcs à des jours différents pour les écoles juives et arabes, c'est essentiellement à la demande des établissements scolaires eux-mêmes.
Le parc d'attractions de Rishon Le Zion a ainsi précisé dans un communiqué que, la veille encore, ils avaient reçu deux réservations émanant d'écoles arabes demandant expressément que la journée soit réservée aux Arabes.
Des demandes similaires proviennent aussi des écoles juives.
Selon la direction du parc, "ces demandes ont pour motivation d'éviter des tensions et des actes de violence qui peuvent survenir entre élèves des différents secteurs de la population".
Précisant d'ailleurs lundi soir que la ségrégation ne concernait pas que les juifs et les arabes, mais également le public orthodoxe, qui bénéficiait de journées séparées "pour ne pas se mélanger aux autres juifs".
Source Israel Infos